Thèse soutenue

Jeunes et action politique : comportement électoral, nouvelles formes d'expression dans l'espace urbain en Tunisie
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Auteur / Autrice : Samiha Hamdi
Direction : Marc BreviglieriFethi Rekik
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Architecture
Date : Soutenance le 16/10/2018
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE) en cotutelle avec Université de Sfax. Faculté des lettres et sciences humaines
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale sciences de l'homme, du politique et du territoire (Grenoble ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur l'espace sonore et l'environnement urbain (Grenoble ; 1979-1998)
Jury : Président / Présidente : Rabah Nabli
Examinateurs / Examinatrices : Marion Carrel, Ahmed Khouaja, Pierre-Noël Denieuil
Rapporteurs / Rapporteuses : Marion Carrel, Ahmed Khouaja

Résumé

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Notre recherche a pour objectif d’analyser et de comprendre le paradoxe suivant : la forte - ou plutôt intense - présence des jeunes sur la scène publique, notamment politique. Présence, toutefois, étrangement assortie d’un faible engagement de ces mêmes jeunes dans les structures classiques d’engagement politique. Et ce bien que la société tunisienne postrévolutionnaire ait fixé de nombreux défis, dont en premier chef celui du politique et de la manière d'appréhender les aspirations et les revendications des jeunes. Ces derniers ont représenté l’un des principaux acteurs de la révolution, lesquels avaient ouvert la voie à un changement politique et à une reconfiguration de l’espace public tunisien. Paradoxalement, dès la première épreuve de la transition démocratique qu’ont été les élections de 2011, celles-ci furent marquées par l’absence des jeunes qui auraient d’autant plus constitué une importante réserve électorale de partisans de la liberté d’expression. Or, il s’avère que l’abstentionnisme de ces derniers est loin d’exprimer un manque d’engagement citoyen. Ce parti pris n’est nullement arbitraire ; il est en fait une modalité d’expression politique propre à eux. Il est en quelque sorte une réponse à l’incertitude qui continue à ronger l’existence de ces jeunes et à les plonger dans un état de précarité. Celui-ci n’est pas sans rapport avec un chômage perdurant, faute d’un « nouveau » modèle de développement à même de raviver l’espoir chez eux et de leur permettre de s’intégrer à – et profiter de – l’ère du consumérisme et l’hédonisme propagés par la « culture monde » et les nouvelles technologies de la communication.Ce faisant, les jeunes s’engagent mais autrement ; ils s’inscrivent dans un nouveau répertoire politique. La reconfiguration de l’espace public tunisien est une manifestation de l’émergence de nouvelles formes d’engagement politique chez les jeunes et les reconstitutions qu'ils opèrent sur leurs rapports au politique. Par cela, nous renvoyons à leurs nouvelles formes d’expression inventées qui véhiculent d'autres valeurs, imprimant ainsi leur action politique par des manières et modalités de faire spécifiques. Ces modalités sont multiples caractérisées par une pluralité de canaux d’expression et de formes d’engagement. Ainsi, l’art de la rue, l’expression corporelle, le mode de vie, etc., illustrent bel et bien que, derrière leur désengagement des circuits politiques traditionnels, se trament et se déploient des modalités et des dispositifs de mobilisation distincts. Modalités d’expression certes encore ambiguës et inachevées, mais innovantes, autonomes, plurielles et hétérogènes, voire surtout non conventionnelles et individuelles.