Les maîtres du fer : des ouvriers métallurgistes de Bhopal et de leur confrontation avec l’incertitude
Auteur / Autrice : | Arnaud Kaba |
Direction : | Gérard Heuzé |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et historique |
Date : | Soutenance le 15/03/2018 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Isabelle Guérin, Patrick Fridenson, Nicolas Adell, David Picherit, Monique Sélim |
Rapporteurs / Rapporteuses : Isabelle Guérin, Patrick Fridenson |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse part de l’étude de l’espace social de deux groupes d’ouvriers métallurgistes de Bhopal. L’un est composé de musulmans habitant dans les quartiers autoconstruits pollués suite à la catastrophe industrielle qui a marqué l’histoire contemporaine de la ville et travaillant dans des ateliers de métallurgie au sein de la vieille ville. L’autre est formé majoritairement d’hindous venant de villages parfois éloignés employés sur des chantiers de viaduc dans Bhopal et ses environs. Tous deux travaillent dans le secteur informel, dans un rapport à l’emploi incertain. En explorant leurs relations hors travail, elle décrit la manière dont se construisent les rapports sociaux et les représentations collectives. Elle montre également comment la confrontation à l’incertitude marquant de nombreux aspects de leur quotidien ainsi que le rapport au travail interagissent avec ces constructions. En s’intéressant à la nature des relations au travail et à celle des rapports de domination, elle montre que les travailleurs ont de nombreuses marges de négociation, malgré une importante résurgence du paternalisme combinée à une faiblesse globale des protections concrètes. En s’appuyant sur une ethnographie des techniques et du rapport au corps engagé dans le labeur, elle montre que les idéologies en découlant, trop rarement étudiées, constituent le cœur d’un système de valeurs qui permet de légitimer les hiérarchies, mais aussi de les stabiliser, de les remettre en cause et de rendre possible une mobilité sociale grâce au talent. Mais il est également menacé par l’incertitude qui pèse sur ces cultures de la mètis dans un environnement technologique en profonde mutation et une configuration sociologique dans laquelle la valorisation de l’enseignement supérieur est toujours plus hégémonique.