Thèse soutenue

Intégration de l’interaction au regard dans des systèmes optroniques : évaluation de l’influence du contexte

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Auteur / Autrice : Romain Grosse
Direction : Dominique LenneIndira Thouvenin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Informatique et Sciences et Technologies de l’Information et des Systèmes : Unité de recherche Heudyasic (UMR-7253)
Date : Soutenance le 09/04/2018
Etablissement(s) : Compiègne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 71, Sciences pour l'ingénieur (Compiègne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Heuristique et Diagnostic des Systèmes Complexes [Compiègne] / Heudiasyc

Résumé

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Les nouvelles versions de produits optroniques de Safran Electronic & Defense comme les jumelles multifonctions ou les lunettes de visée disposent de plus en plus de fonctionnalités, ce qui rend nécessaire une amélioration des dispositifs d’interaction mis à disposition des utilisateurs. L’intégration du regard comme modalité d’interaction semble notamment intéressante en raison de son caractère rapide, naturel et disponible. Si pour des utilisateurs handicapés, l'interaction au regard est déjà bien développée, elle n'est pas encore une technologie mature pour des personnes valides. Lors d'interactions actives au regard, expressions explicites de l'intention d'agir d'un utilisateur, un problème appelé Midas Touch apparait : il s'agit de l'incapacité pour un utilisateur de dissocier les phases d'analyse et les phases d'action, parce que l’œil est avant tout un organe senseur. Plusieurs modalités d'interaction au regard cherchent à outrepasser ce problème : on peut par exemple utiliser un temps de fixation minimum sur un item pour l'activer (DwellTime) ou un temps de fixation minimum sur un item spécifique disposé à côté de l'item d'intérêt (DwellTime délocalisé) ou encore associer une autre modalité d'interaction pour spécifier l'intention d'activation (multimodalité oeil-bouton). Chacune de ces modalités dispose d'avantages et d'inconvénients spécifiques, et déterminer la modalité d'interaction la plus adaptée n'est pas une question triviale. C'est d'autant plus difficile que les performances des modalités semblent dépendre de facteurs extérieurs variables, c'est-à-dire du contexte d'utilisation de la modalité. Afin de mieux intégrer le suivi du regard dans des systèmes et de choisir quelle modalité utiliser, il est nécessaire de bien comprendre quels sont les éléments du contexte de l'interaction et comment ils agissent sur les modalités. Le but de cette thèse est de modéliser le contexte de la modalité d'interaction, c'est-à-dire de déterminer l'ensemble de éléments extérieurs à la modalité pouvant en influencer les performances. A partir d'un état de l'art et d'une étude de l'interaction au regard, nous proposons une séparation de ce contexte en quatre axes : l'utilisateur, la tâche, le système et l'environnement. Chacun de ces axes correspond à un ensemble de caractéristiques dont l'influence est justifiée par des travaux antérieurs ou par des raisonnements théoriques. Malgré une préférence des utilisateurs novices pour la multimodalité, en étudiant le contexte des modalités d'interaction, nous montrons qu'une interaction à base de temps de fixation est surement plus adaptée pour une intégration dans des systèmes optroniques. L'étude d'autres caractéristiques du contexte permettra d'affiner ces résultats et d'identifier la modalité d'interaction adéquate à une situation donnée.