Thèse soutenue

Le lieu de l’invention : pour une approche épistémologique et une détermination organologique de l’invention à partir des travaux de l’énaction

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Auteur / Autrice : Mathias Gérard
Direction : François-David Sebbah
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie : Unité de recherche COSTECH (EA-2223)
Date : Soutenance le 07/04/2018
Etablissement(s) : Compiègne
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale 71, Sciences pour l'ingénieur (Compiègne)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Connaissance Organisation et Systèmes TECHniques / COSTECH

Résumé

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Qu’est-ce que l’invention ? Ce travail repose la question dans l’horizon du développement de la technoscience contemporaine, lorsque la frontière entre les notions de production, de découverte et d’innovation se brouille. Il s’installe au carrefour des sciences cognitives (l’énaction), de la philosophie (le post-kantisme de Fichte) et de la technologie (thèse de la technique anthropologiquement constituante). C’est le paradigme de l’énaction qui fournit l’impulsion initiale : il permet d’une part de reposer le rapport entre un organisme et son environnement, d’autre part de repenser les oppositions conceptuelles reçues à partir de la « relation Étoile » qui montre qu’il n’y a pas d’extériorité entre les termes. L’énaction permet donc d’étayer la définition de l’invention comme rapport à ce qui n’est pas donné. Il faut alors dégager l’invention des « manèges » dans lesquels elle a souvent été pensée : découverte ou création, exhumation ou production, etc. La philosophie de Fichte confirme la nouveauté épistémologique d’une telle approche : la doctrine de la science est cette démarche qui fait émerger le Moi et le non-Moi dans l’énonciation de ce qui ne se trouve pas là comme préexistant sans pour autant le créer ex nihilo. Enfin, la dernière partie de ce travail propose une approche organologique de l’invention, comme rapport entre organes, organismes et organisations : il s’agit toujours d’épistémologie, dès lors que celle-ci est bien la pensée de la mise en situation du connaissant dans l’institution pragmatique de ce qu’il décrit, c’est-à-dire de ce qu’il fait-venir – ce que dit l’invention dans son étymologie.