Thèse soutenue

Vulnérabilité structurelle et fragilité : une évaluation basée sur les indicateurs composites

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Auteur / Autrice : Sosso Feindouno
Direction : Michaël Goujon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences economiques
Date : Soutenance le 17/12/2018
Etablissement(s) : Université Clermont Auvergne‎ (2017-2020)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des sciences économiques, juridiques, politiques et de gestion (Clermont-Ferrand)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'études et de recherches sur le développement international (Clermont-Ferrand)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Oskar Lecuyer, Patrick Plane
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Blancard, Jean-François Hoarau

Résumé

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Les concepts de vulnérabilité et de fragilité sont au cœur du débat sur la définition et la mise en œuvre des objectifs de développement durable. Cette thèse propose des outils pour évaluer la vulnérabilité structurelle et la fragilité sous divers aspects: économique, social et environnemental. L'approche proposée pour appréhender ces concepts repose sur la construction et le raffinement d'indicateurs composites. Elle est composée de quatre chapitres.Dans le Chapitre 1, nous construisons des séries rétrospectives de l’indice de vulnérabilité économique (EVI) proposé par le Comité des politiques de développement des Nations Unies pour l’identification des Pays les Moins Avancés (PMA). La vulnérabilité économique structurelle des PMA reste supérieure à celle des non-PMA. De plus, en se focalisant sur le cadre africain, nous montrons que les Etats fragiles sont économiquement plus vulnérables que les Etats non fragiles et que, la différence entre les deux groupes de pays est essentiellement due à l’ampleur des chocs. Enfin, en utilisant une approche basée sur la stochastique dominance et un horizon temporel de cinq ans, nous observons qu’il n’y a pas de baisse significative de l’EVI et de ses principaux composants au premier ordre. En revanche, une diminution généralisée peut être conclue au second ordre.Le Chapitre 2 est consacré à la question de la résilience structurelle à travers un indice de capital humain (HAI). Nous présentons les séries rétrospectives du HAI et de ses composants, pour lesquels des outils économétriques ont été utilisés pour imputer les données manquantes. Nous analysons la dynamique du HAI en évaluant la contribution de chacun de ses composants. Enfin, nous débattons de la problématique cruciale de la pondération et proposons un nouveau système de poids basé sur le rapport de corrélation et la linéarité (ou non linéarité) entre les composants.Le Chapitre 3 a trait à la vulnérabilité au changement climatique. Après avoir mis en lumière le flou existant autour de la définition et de la mesure de la vulnérabilité au changement climatique, nous construisons un indice composite appelé « Physical Vulnerability to Climate Change Index (PVCCI) ». Cet indice repose uniquement sur les caractéristiques physiques du changement climatique et est indépendant des politiques présentes et futures des pays. Il a vocation à être utilisé pour l’allocation internationale des ressources. Pour finir, le Chapitre traite de la relation entre conflits civils et vulnérabilité au changement climatique, mesurée ici par le PVCCI.Le Chapitre 4 part du constat que les pays africains accusent encore un retard dans l’attraction des investissements directs étrangers (IDE). Nous soupçonnons les facteurs de vulnérabilité économique structurelle, mesurée par l’EVI, d’être en partie responsables du manque d’intérêt relatif des investisseurs étrangers à l’égard de l’Afrique. Nous estimons un modèle spatial à correction d’erreur sur la période 1980-2010 pour évaluer les relations dynamiques entre les IDE et ses déterminants. Notre analyse révèle qu’à long terme, il existe une relation négative et significative entre les IDE et l’EVI. Les résultats suggèrent également qu’un EVI élevé dans les pays voisins a un impact négatif sur les IDE du pays hôte. Pour finir, nous montrons que la vulnérabilité économique structurelle joue un rôle important dans l’explication de l’écart en termes d’IDE entre les pays africains à faible revenu et les pays africains à revenu intermédiaire. La part de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche dans le PIB apparait comme le principal facteur contribuant à cet écart.