Thèse soutenue

Détresse psychologique, image du corps et qualité de vie des patients atteints d’un cancer du rectum traités par chirurgie avec stomie temporaire : construction et mise à l’épreuve d’une intervention psycho-sociale

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Auteur / Autrice : Stéphane Faury
Direction : Bruno Quintard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 26/11/2018
Etablissement(s) : Bordeaux
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : T1 - Psychoépidémiologie du vieillissement et des maladies chroniques
Laboratoire : Bordeaux population Health
Jury : Président / Présidente : Kamel Gana
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Quintard, Kamel Gana, Marie Préau, Aurélie Untas, Michèle Koleck, Éric Rullier
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Préau, Aurélie Untas

Résumé

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Alors que le traitement standard du cancer du rectum (traitement néoadjuvant avec chirurgie d’exérèse et stomie temporaire) n’épargne ni la psyché ni le corps, peu d’études se sont intéressées à l’ajustement psycho-social des patients qui y sont confrontés. Le corps est bien souvent perçu, à la suite des traitements, comme dérivant de la norme et générant un sentiment de honte. Ainsi le premier travail de cette thèse a été de valider un outil, en population française, permettant de mesurer la honte liée à l’image du corps. Dans un deuxième travail, nous avons pu comparer la honte liée à l’image du corps ainsi que la qualité de vie, l’image du corps, et la détresse psychologique des patients ayant reçu un traitement standard à ceux traités par excision locale (nouvelle approche proposée aux patients présentant une bonne réponse clinique aux traitements néoadjuvants). Le traitement standard entraînant des difficultés psycho-sociales plus marquées, nous avons évalué plus spécifiquement ses conséquences sur la détresse psychologique et l’image du corps dans un troisième travail. La période avec la stomie temporaire représente un temps spécifique durant lequel les patients semblent mettre leur vie entre parenthèses. Ainsi, dans un quatrième travail, nous avons investigué le rôle du temps comme un déterminant possible de la qualité de vie de ces sujets. Nos résultats ont montré qu’il conviendrait de considérer, dans le parcours de soin du patient, la façon dont celui-ci perçoit le temps, en vue de prévenir une altération de sa qualité de vie. Cette altération persiste plusieurs mois après la fin des traitements mais peu d’études s’y sont, à ce jour, intéressées. Ainsi, dans un cinquième travail, nous avons exploré la qualité de vie, deux ans après le diagnostic de cancer, chez des survivants du cancer du côlon-rectum traités par chirurgie avec ou sans stomie temporaire. Nous avons alors constaté que la qualité de vie physique était significativement plus altérée chez les patients qui ont eu une stomie. Face à ces difficultés, il convenait de proposer une intervention psycho-sociale répondant aux besoins émotionnels de ces patients. Peu d’interventions ont été développées en ce sens. Dans un sixième travail, nous avons développé et mis à l’épreuve une intervention psycho-sociale qui semble s’inscrire davantage dans une approche préventive. L’ensemble de ces travaux pourrait contribuer à améliorer l’accompagnement proposé à ces patients, même s’il est nécessaire de souligner l’importance de promouvoir la recherche dans ce domaine pour mieux comprendre encore les enjeux psycho-sociaux de ce traitement.