Thèse soutenue

Étude des facteurs écologiques modulant les gammes d’hôtes des parasitoïdes

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Auteur / Autrice : Lucie Monticelli
Direction : Nicolas DesneuxÉric Wajnberg
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biologie des interactions et écologie
Date : Soutenance le 30/10/2018
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la vie et de la santé (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Institut Sophia Agrobiotech (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
Jury : Président / Présidente : François J. Verheggen
Examinateurs / Examinatrices : François J. Verheggen, Lucia Zappalà, Anne-Marie Cortesero, Yannick Outreman
Rapporteurs / Rapporteuses : François J. Verheggen, Lucia Zappalà

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Les parasitoïdes sont des insectes dont le cycle de vie se divise en (i) un stade adulte libre durant lequel la femelle dépose des œufs dans, sur ou à proximité des hôtes et (ii) des stades immatures parasites durant lesquels les larves se développent en consommant leur hôte. Ils sont impliqués dans la régulation de la population de leur(s) hôte(s) et sont largement utilisés en lutte biologique pour réduire les dégâts causés par des ravageurs de cultures dans les agroécosystèmes. L’intensité de cette régulation dépend notamment de la gamme d’hôtes du parasitoïde c.à.d. le nombre d’espèces hôtes différentes dans lesquels il est capable de compléter son développement. La gamme d’hôtes théorique d’un parasitoïde a été largement étudiée et est déterminée par sa capacité à localiser, reconnaître et parasiter son hôte (gamme d'hôtes comportemental) et/ou sa capacité à utiliser les ressources de l’hôte et à contourner ses défenses immunitaires (gamme d'hôtes physiologiques). Cependant, les caractéristiques biotiques et abiotiques environnementales, pouvant potentiellement impacter les traits comportementaux et physiologiques des parasitoïdes et finalement la gamme d’hôtes théorique de ces derniers, ont été très peu étudié. C’est dans ce contexte que j’ai développé ma thèse avec pour but principal d’étudier l’impact de différents facteurs écologiques sur la gamme d’hôtes des parasitoïdes. Pour cela, j’ai choisi comme modèle d’étude les parasitoïdes de pucerons, largement utilisés en lutte biologique, et j’ai étudié le rôle (1) des goulots d’étranglement génétique intervenant lors de l’introduction de petites populations de parasitoïdes dans de nouveaux environnements (par exemple, en lutte biologique classique), (2) de la phylogénie des hôtes et des plantes hôtes, (3) des effets bottom-up du stress hydrique chez les plantes hôtes des pucerons, (4) de la relation entre (i) la qualité des pucerons en tant qu’hôte pour la larve de parasitoïde et (ii) la qualité du puceron en tant que source de nourriture (miellat) pour l’adulte et (5) des interactions indirectes induites par la présence d’hôtes alternatifs sub-optimaux, sur la gamme d’hôte théorique des parasitoïdes. La phylogénie des hôtes et des plantes hôtes ont un effet direct sur la gamme d’hôtes des parasitoïdes tandis que les goulots d’étranglement génétique, les effets bottom-up de la plante, la nutrition des parasitoïdes adultes et les interactions indirectes semblent impacter seulement indirectement la gamme d’hôtes des parasitoïdes de pucerons via une modulation de la fitness et/ou taux de parasitisme. Chaque environnement étant différent, l’'étude de l'impact des facteurs écologiques sur la gamme d'hôtes des parasitoïdes est déterminante ; ce travail de thèse a permis de mieux comprendre certains mécanismes impliqués dans le fonctionnement des communautés de parasitoïdes dans les écosystèmes, ainsi que dans l’optimisation possible de programmes de lutte biologique.