Thèse soutenue

Un petit espace en Méditerranée : Les Présides de Toscane au XVIIIe siècle
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Auteur / Autrice : Antonio D'onofrio
Direction : Silvia MarzagalliLuigi Mascilli Migliorini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations des mondes moderne et contemporain
Date : Soutenance le 15/06/2018
Etablissement(s) : Université Côte d'Azur (ComUE) en cotutelle avec Università degli studi di Napoli "L'Orientale"
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019)
Laboratoire : Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine (Nice)
Jury : Président / Présidente : Lucien Bély
Examinateurs / Examinatrices : Lucien Bély, Antonino De Francesco

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail de recherche se proposait d’étudier le XVIIIe siècle dans un petit espace méditerranéen comme les Présides de Toscane, en en faisant le point de départ pour étudier cette mer et ses transformations profondes.La perspective adoptée est celle d’une Méditerranée des petits espaces, c’est à dire d’une Méditerranée dans laquelle les petites entités territoriales comme les Présides sont considérées comme des éléments d’une stratégie complexe, des composantes d’un cadre plus large d’échanges et de connexions.En concernant en détail les Présides, à partir du 1557, ils ne sont à aucun moment une entité indépendante et souveraine. On peut dire, donc, que l’État des Présides n’a jamais eu en réalité les caractéristiques propres d’un État. On peut parler des Présides de Toscane comme d’un espace urbain, réglé par des statuts datant du XIIe siècle et, pour cette raison, semblable aux espaces urbains italiens du Moyen-Âge. Ce territoire se caractérise immédiatement par la dichotomie entre un espace militaire et un espace urbain. La cohabitation entre ces deux réalités séparées n’est pas toujours aisée.L’administration du territoire des Présides de Toscane est confiée à un gouverneur militaire. On constate son ingérence dans la gestion administrative mais aussi dans la justice. Les populations locales sont entièrement cooptées par le système d’assistance fourni par les garnisons. L’économie et les politiques économiques sont conditionnées dans leur presque totalité par des logiques militaires.La structure sociale est héritée de la féodalité médiévale. Les sources archivistiques et les journaux des voyageurs décrivent une économie simple, destinée presque exclusivement à satisfaire les besoins de la population locale.Pendant tout le XVIIIe siècle, les Présides sont l’objet d’un jeu de diplomatie superposé, dans lequel se croisent des canaux formels et informels, dans un entrelacement d’affaires et de relations qui dépasse le cadre de vie paisible d’un petit espace méditerranéen. Plusieurs chancelleries étrangères s’intéressent aux Présides pour des raisons différentes, en trouvant à Naples un interlocuteur toujours intéressé à discuter. Grand-duché de Toscane, République de Gênes, Autriche, Russie, France post révolutionnaire : tous ces États, à un moment donné, discutent avec le secrétariat d’État de Naples du sort des Présides de Toscane.Les Présides soi-dit de terre ferme (Orbetello, Talamone et le Mont Argentario) subissent une lente et inexorable intégration au domaine royal, en se transformant progressivement en une province« normale » : ce processus est achevé avec leur suppression administrative en 1796.Avant ce tournant, toutefois, ce part des Présides devient une possible monnaie d’échange dans les négociations internationales : elle est en effet à plusieurs reprises au cours du XVIIIe siècle un objet de négociations entre Naples et les chancelleries européennes, d’abord avec l’Autriche dans les années1760, ensuite avec la France après la dissolution de la république de Venise. Entre ces deux moments, il y a aussi un improviste intérêt russe, auquel Naples ne paraît opposer aucune résistance.Au cours du XVIIIe siècle les Présides perdent progressivement leurs privilèges et leur statut particulier, faillissent changer domination plusieurs fois, voient l’effondrement de leur système économique, se transforment en un centre de trafics illégaux avec un groupe d’indépendantistes rebelles (les Corses de Pascal Paoli), et subissent le siège des troupes françaises pendant les guerres napoléoniennes.Malgré tous, ils restent un espace que change son importance selon l’observateur, mais qui conserve, indépendamment du cadre (local ou global) une certaine importance. Du local au global et vice-versa, ce petit espace méditerranéen et de frontière continue, pendant tout le XVIIIe siècle à entrer dans les traités internationaux, à être un pion d’échange qui fait encore envie aux grandes et petites puissances.