Thèse soutenue

Contingence et communauté. Kuki Shûzô, philosophe japonais
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Auteur / Autrice : Simon Ebersolt
Direction : Emmanuel LozerandFrédéric Fruteau de Laclos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie (métaphysique, épistémologie, esthétique)
Date : Soutenance le 16/11/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langues, littératures et sociétés du monde (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Institut national des langues et civilisations orientales (Paris ; 1971-....)
Laboratoire : Centre d'études japonaises (Paris)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Emmanuel Lozerand, Frédéric Fruteau de Laclos, Emmanuel Cattin, Alain Rocher, Natalie Depraz, Michael Lucken, Nao Sawada, Mayuko Uehara
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Cattin, Alain Rocher

Mots clés

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Mots clés libres

Résumé

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Cette étude porte sur l’œuvre entière de Kuki Shûzô (1888-1941), non seulement sur sa pensée de la contingence, ses théories de la rime et du temps, son essai sur l’iki (idéal éthique et esthétique de l’époque d’Edo), mais aussi sur ses déclarations d’ordre politico-culturel sur l’ethnie (minzoku) et la guerre. Essai d’histoire de la philosophie japonaise, elle se propose de présenter et d’approfondir les dialogues que Kuki a entretenus, parfois directement, avec l’Europe philosophique de l’époque (notamment Bergson et la phénoménologie), mais aussi avec les philosophes japonais (notamment Watsuji et Tanabe) et un monde intellectuel plus large (le « mouvement pour la culture » de l’ère Taishô, les discussions sur la poésie japonaise, le débat sur la « littérature du hasard »), dialogues à partir desquels les concepts de Kuki ont émergé. Nous interprétons son œuvre en mettant en valeur une tension entre insistance sur le « concret donné » et logique de l’identité. Avancé par Kuki contre l’idée d’universel abstrait, le concret donné est incarné par plusieurs figures du « nous », du commun, qui se caractérisent par la différence avec autrui : l’ethnie, la coexistence intersubjective de l’iki, la rencontre contingente entre individus, dont nous donnons une interprétation phénoménologique. La logique de l’identité est présente dans l’idée d’identité ethnique, la métaphysique de l’éternel retour du même et la praxis de l’assimilation d’autrui dans l’identité du moi. Nous élucidons la manière dont Kuki systématise cette tension, ainsi que les conséquences de cette systématisation sur les questions éthique et politique de la communauté et des rapports entre individu, nation et monde.