Thèse soutenue

Des âmes à l’épreuve : le protestantisme nobiliaire bas-normand dans la tourmente (1661-1787, généralité de Caen)

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Auteur / Autrice : Véronique Petit-Bancquart
Direction : Marie-José Michel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 18/12/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Sorbonne Paris Nord (Bobigny, Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherche Espaces, sociétés, cultures (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis ; 1993-2012)
Jury : Président / Présidente : Michel Cassan
Examinateurs / Examinatrices : Céline Borello, Yves Krumenacker, Nicolas Le Roux
Rapporteurs / Rapporteuses : Scarlett Beauvalet-Boutouyrie, Didier Poton de Xaintrailles

Mots clés

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Résumé

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Cette étude retrace le déclin du protestantisme nobiliaire bas-normand, circonscrit aux limites de la généralité de Caen, du début du règne personnel de Louis XIV en 1661, marqué par une politique visant le particularisme huguenot, jusqu’au retour de la tolérance en 1787. Elle dresse, pour les années précédant la Révocation, le portrait nuancé d’une noblesse hétérogène, mais unie par un attachement profond au calvinisme hérité de ses aïeux et par de multiples liens de parenté et de sociabilité qui forment autant de réseaux structurants d’un groupe particulier sans être pour autant isolé. Attaquée par les premières mesures antiprotestantes prises par Louis XIV, entravée dans le libre exercice de son culte, freinée dans ses ambitions et inquiétée jusque dans la sphère intime du foyer familial, la noblesse réformée vacille mais ne rompt pas et commence à manifester, individuellement et collectivement, un esprit de résistance fondé sur son tempérament procédurier. La Révocation, par sa violence et ses mesures répressives ciblant la noblesse, provoque l’éclatement du protestantisme nobiliaire bas-normand jusqu’au niveau de la cellule familiale et nourrit des dissensions profondes entre convertis, fugitifs et des opiniâtres aux visages parfois insaisissables, lorsqu’ils se cachent sous le masque du crypto-protestantisme. Le XVIIIe siècle revêt un caractère crépusculaire dans l’obscurité du Désert qui éprouve durement des âmes qui résistent désormais à couvert. Fragilisé tant par les derniers coups portés par les autorités que par des facteurs internes compromettant le renouvellement générationnel, le protestantisme nobiliaire appartient de plus en plus à un monde qui disparaît.