Thèse soutenue

La voix est un sens : développements théoriques et perspectives cliniques dans le langage et la communication d’adultes avec autisme

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Auteur / Autrice : Darline Richard
Direction : François Richard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie. Recherche en psychopathologie et psychanalyse
Date : Soutenance le 16/09/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (Paris ; 2001-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de recherches Psychanalyse, Médecine et Société (Paris ; 2001-....)
établissement de préparation : Université Paris Diderot - Paris 7 (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Chantal Lheureux Davidse
Examinateurs / Examinatrices : François Richard, Chantal Lheureux Davidse, Anne Brun, Rosa Caron
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Brun, Rosa Caron

Mots clés

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Résumé

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Révolution physiologique et psychologique majeure, la voix est issue de l’association de plusieurs organes déjà existants, qui se sont combinés pour délimiter un appareil phonatoire, et permettre à l’être humain de produire, articuler, résonner et projeter des sons. A première vue, cela peut être considéré comme un acte dont les portées sont reliées à ses usages : porter la langue, le langage, communiquer sa pensée, ses émotions, parfois contre son gré. Les interconnexions de la voix avec l’image du corps, les postures vocales, respiratoires et son statut de pulsion (Lacan) sont bien connus. De plus, beaucoup des recherches se sont penchées sur les capacités d’un auditeur à percevoir l’état émotionnel du locuteur et mesurer les réactions corporelles de celui-ci (Fonagy, Scherer…).Ce travail étudie les impressions et sensations ressenties par l’être humain lorsqu’il émet une voix (cri, voix du dialogue intérieur, voix parlée, voix silencieuse…). Les perceptions conscientes et inconscientes engendrées par l’émission vocale déterminent un vaste et complexe système psycho-physiologique, collaborant avec l’appareil auditif. Mais, de plus, pour déclencher la conscience de la sensation d’émettre un son provenant du corps, plus ou moins en adéquation avec les intentions ou la volonté initiales, les stimuli, capteurs, signaux physiologiques, émotionnels et cérébraux, agissent en interdépendance avec tous les autres sens (le toucher, l’odorat, le goût, le vestibulaire, la proprioception et la vue). Sous cet angle, les étapes prélinguistiques sont appréhendées comme un apprentissage essentiel pour mémoriser et introjecter un savoir sonore universel, créer un codage personnel basé sur les ressentis toniques, moteurs, sensitifs et émotionnels, apte à intégrer le lexique phonologique de la future langue. A travers la rencontre et l’accompagnement d’adultes avec autisme ou TSA, suivis pendant six ans, et en prise à des degrés divers avec des troubles de la modulation sensorielle et du langage, ces questions et résultats sont utilisés pour éclairer les aménagements effectués par eux pour tenter de s’approprier leur voix, construire une communication et un langage particuliers, plus en adéquation avec leurs vécus internes.