Thèse soutenue

Correspondances avec l'absence : la fiction épistolaire monologique aux XXe et XXIe siècles
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Katherine Doig
Direction : Tiphaine Samoyault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 06/12/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre d'études et de recherches comparatistes (Paris)
Jury : Président / Présidente : Isabelle Alfandary
Examinateurs / Examinatrices : Tiphaine Samoyault, Isabelle Alfandary, Guy Ducrey, Claire Joubert, Alexandre Gefen, Danielle Perrot-Corpet
Rapporteurs / Rapporteuses : Guy Ducrey, Claire Joubert

Résumé

FR  |  
EN

La fiction longue entièrement composée d'une lettre ininterrompue – le roman (ou la pièce) épistolaire monologique – représente un cas de figure négligé, souvent même refusé, par la théorie. Son existence est démontrée ici par un corpus de quinze textes en anglais, français, italien et allemand, de Gide (1902) à Norman (2011) via Yourcenar, Coetzee, Celestini, ou Amis.Ce travail mesure dans un premier temps les dimensions de cet inventaire : sa largeur, grâce à la mise en place d'un cadre formel ; sa longueur historique ; la profondeur de ses interactions avec la lettre réelle, le genre épistolaire, et enfin avec les qualités épistolaires de toute fiction, dont la lettre monologique est un miroir aux déformations calculées.Le corpus révèle l'intérêt de ce cadrage technique grâce à des thèmes récurrents, qui interrogent trois caractéristiques-clé de l'écriture épistolaire. Le thème de la mort de soi (Yourcenar, Coetzee, Bernstein, Robinson, Amis) se conjugue à une réflexion sur la structure physique de tout texte que la lettre rend soudainement tangible, établissant une réflexion sur la lettre-cadavre. Une imagerie apocalyptique (Auster, Coetzee, Amis) problématise ensuite cette idée de la lettre qui se résumerait comme manifestation physique de la mort de l'auteur ; il met en scène un portrait de la temporalité qui ouvre à des superpositions et des rencontres. Ces deux chapitres établissent les pôles du débat pour un dernier, qui emprunte l'imagerie du double pour parler de la communication épistolaire (Gide, Coetzee, Bernstein, Celestini). Après l'absence et la correspondance, ce chapitre interroge le problématique “avec” du titre ; le plan narré de la lettre et le plan dramatique de son envoi sont rejoints par un troisième, pragmatique, posant la question de l'éthique de la correspondance épistolaire, et à travers elle, l'éthique de la fiction même.