Le mélodrame de l'incompréhension dans le cinéma de Raj Kapoor (1924-1988), Inde
Auteur / Autrice : | Jitka Séguineau de Préval |
Direction : | Laurent Véray, Térésa Faucon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques et audiovisuelles |
Date : | Soutenance le 26/09/2017 |
Etablissement(s) : | Sorbonne Paris Cité |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts et médias (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....) |
Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris) | |
Jury : | Président / Présidente : Christian Viviani |
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Véray, Térésa Faucon, Christian Viviani, Geetha Ganapathy-Doré | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Christian Viviani, Geetha Ganapathy-Doré |
Mots clés
Résumé
Parmi les réalisateurs, producteurs et acteurs de Bombay, Raj Kapoor (1924-1988) est certainement l’un des plus célèbres et des plus originaux, qu’il s’agisse de son œuvre ou de sa personnalité. Sa vaste filmographie qui rassemble quelques-uns des plus beaux mélodrames du cinéma populaire hindi reste méconnue en France. Proches du peuple, ces mélodrames révèlent un phénomène présent dans différentes situations et sous différents aspects : le sentiment d’incompréhension.Ce travail de recherche, inspiré par la lecture de Peter Brooks et Stanley Cavell sur le mélodrame, se donne pour but de montrer que les mélodrames de Kapoor sont porteurs d’un concept particulier qui les unit et les définit comme un genre cinématographique propre que nous appellerons « mélodrame de l’incompréhension ». Le sentiment de ne pas comprendre ou d’être « mal compris » qui hante ces mélodrames se cristallise non seulement à partir des enjeux esthétiques, historiques, politiques et culturels mais aussi des événements personnels.S’appuyant sur l’esthétique du mélodrame, Kapoor multiplie la présence métaphorique du héros aveugle qui pointe la difficulté ou l’impossibilité de communiquer et fait grief à la société de ne pas le comprendre. Inscrivant sa souffrance dans un contexte plus large, le mélodrame kapoorien dépasse les frontières du drame intimiste pour s’élever au niveau du peuple, voire de la nation, selon certains auteurs. Pour amplifier le phénomène d’incompréhension, le mélodrame utilise le malentendu, la méprise, l’ignorance, la confusion, l’illusion, etc. au point que ces difficultés de communication paraissent très clairement représenter des éléments structurels marqués par la réflexion de Kapoor sur l’incompréhension, teintée de mélancolie et de tristesse.