Thèse soutenue

Une étude acoustique et comparative sur les voyelles du luxembourgeois

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Auteur / Autrice : Tina Thill
Direction : Martine Adda-DeckerPeter Gilles
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 07/07/2017
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité en cotutelle avec Université du Luxembourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Langage et langues (Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Laboratoire de phonétique et phonologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Constanze Weth
Examinateurs / Examinatrices : Martine Adda-Decker, Peter Gilles, Constanze Weth, Rudolph Sock, Jürgen Trouvain, Cédric Gendrot
Rapporteurs / Rapporteuses : Rudolph Sock, Jürgen Trouvain

Résumé

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Cette thèse s'inscrit dans le cadre d'un travail descriptif en phonétique acoustique, avec comme objet d'étude les productions des voyelles du luxembourgeois dans la parole native et non native. L'intérêt est de concilier la variation du luxembourgeois, une langue principalement parlée, composée de nombreuses variétés régionales, évoluant dans un contexte multilingue, et son apprentissage dans le cadre de l'enseignement des langues étrangères au Grand-Duché de Luxembourg. Comme nous partons du fait que l'apprentissage d'une langue implique la connaissance des traits contrastifs des sons, nous nous intéressons aux productions de locuteurs dont la langue maternelle possède des traits différents de ceux du luxembourgeois, comme le français, afin de voir si ces traits sont reproduits dans la parole non native. Les productions vocaliques de locuteurs francophones sont étudiées en comparaison aux productions de locuteurs natifs de la région située autour de la capitale du Grand-Duché de Luxembourg, dont la variété sert de référence à l'enseignement du luxembourgeois en tant que langue étrangère. Le but de l'analyse est :- d'étendre les descriptions sur les propriétés acoustiques des voyelles produites dans une variété régionale du Grand-Duché de Luxembourg,- de relever les difficultés de productions de locuteurs francophones qui apprennent le luxembourgeois,- d'interpréter les résultats dans le cadre de l'enseignement du luxembourgeois en tant que langue étrangère. Une partie importante du travail empirique a été consacrée à la collecte des données et la création d'un corpus obtenu à travers des enregistrements de 10 locuteurs luxembourgophones et de 10 locuteurs francophones. Le corpus de compose de 12h30 de parole lue et spontanée, incluant de la parole native et non native du luxembourgeois, ainsi que de la parole native du français. Ce corpus constitue un premier corpus sur la parole native et non native du luxembourgeois et permet de faire divers analyses comparatives. Dans notre étude, nous avons fait des analyses acoustiques sur les données de la parole lue. La méthodologie utilisée a permis d'effectuer des comparaisons entre les données de la parole native et non native du luxembourgeois ainsi qu'entre les données de la L1 et la L2 des francophones. Les résultats ont apporté des informations tant sur les productions natives que sur les productions non natives des voyelles. Ils ont montré que, d'un côté, les productions vocaliques varient en fonction des locuteurs, même si ceux-ci parlent la même variété régionale et, d'un autre côté, les locuteurs francophones apprenant le luxembourgeois en niveau B1/B2 ont des difficultés à produire les contrastes en luxembourgeois, à savoir :- la durée des voyelles longues [i:], [e:], [a:], [o:], [u:] et brèves [i], [e], [ɑ], [ɔ], [u],- le timbre de la voyelle longue [a:] et des voyelles brèves [æ] et [ɑ],- le timbre du début des diphtongues [æi], [æu], [ɑi], [ɑu].Ces résultats, ainsi que les descriptions approfondies sur les voyelles dans la parole native, enrichissent non seulement les connaissances sur le luxembourgeois, mais aussi sur la variété servant de référence au luxembourgeois en tant que langue étrangère. En outre, ils ouvrent des perspectives d'étude sur le luxembourgeois en problématisant l'instauration de règles pour ce type d'enseignement, malgré l'absence d'un enseignement suivi de la langue dans les écoles et l'évolution des variétés régionales sur un territoire géographique concentré.