Thèse soutenue

Langue des signes et malaise du sujet

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Auteur / Autrice : Grégory Goasmat
Direction : Jean-Claude Quentel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 26/06/2017
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Centre Interdisciplinaire d'Analyse des Processus Humains et Sociaux [Rennes]
Jury : Président / Présidente : Régine Scelles
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Yves Dartiguenave, Jacques Fijalkow
Rapporteurs / Rapporteuses : Régine Scelles, Laurence Gavarini

Résumé

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Le champ socio-professionnel circonscrit par la prise en compte éducative et sociale des surdités sévères et profondes congénitales est structuré par un clivage entre les courants gestualistes et oralistes apparu à la fin du XVIIIè siècle. Depuis la fin des années mille neuf-cent soixante-dix, sous les impulsions de la militance pour la « cause sourde » d'une part et des progrès technico-médicaux de l'autre, ce clivage s'est trouvé refondé dans celui distinguant une conception du sujet sourd, héritant du structuralisme en linguistique et en psychanalyse, d'une approche de l'individu déficient auditif marqué du positivisme des modèles biologiques appliqués à l'humain.Si l’indigence de la prise en compte de la complexité de la rationalité humaine par ce second paradigme fait l'objet de critiques tout aussi sévères qu'argumentées de la part du premier, la passion pour la langue des signes qui infiltre celui-ci l'inscrit aussi, par là même, dans la tendance sociale repérable comme celle d'un effacement de la spécificité de l'enfant.Bien au-delà d'ailleurs du contexte du handicap, on peut identifier que la langue des signes produit dans notre contemporanéité des effets de fascination amplement redevables aux échos qu'elle trouve dans la négativité – au sens de Jean Gagnepain – constitutive de la condition de l'Homme.Dans l'investissement de la langue des signes, ordonné par la militance pour la « cause sourde » et l'orientation se présentant comme oeuvrant à un bilinguisme, la question de l'imprégnation de la langue audio-orale communautaire et de son outillage par l’écrit figure enfin un point d’achoppement dont se démarquent les approches oralistes notamment renouvelées par la Langue française Parlée Complétée (LPC).