Thèse soutenue

Les premiers ascètes en Islam d'après la Ḥilyat al-awliyā' de Abū Nuʿaym al-Iṣfahānī : entre zuhd et taṣawwuf, l'émergence du saint
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Auteur / Autrice : Kabira Masotta
Direction : Pierre Lory
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes arabes et islamiques
Date : Soutenance le 12/12/2017
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École pratique des hautes études (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : LEM Laboratoire d’études sur les Monothéismes (Paris ; 1998-....)
Établissement de préparation de la thèse : École pratique des hautes études (Paris ; 1868-....)
Jury : Président / Présidente : Mohammad Ali Amir-Moezzi
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Lory, Mohammad Ali Amir-Moezzi, Denis Gril, Samuela Pagani, Geneviève Gobillot
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Gril, Samuela Pagani

Mots clés

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Résumé

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Notre étude tente à partir de la Ḥilyat al-awliyā’ wa-ṭabaqāt al-aṣfiyā’ de Abū Nuʿaym al-Iṣfahānī (m. 430/1038) de mieux préciser les contours de la notion de sainteté sunnite dans les trois premiers siècles de l’Islam, telle qu’elle fut construite dans la tradition hagiographique à partir de la fin du 4e/Xe siècle. La walāya (sainteté) apparaît dans la Ḥilya comme la notion centrale dans laquelle se rejoignent deux formes de piété pourtant divergentes en islamologie : la piété ascétique (zuhd) des premières générations qui exprimerait avec emphase l’obéissance à un Dieu transcendant et la piété mystique (taṣawwuf) des générations ultérieures à partir de la fin du 3e/IXe siècle qui concernerait par contraste la communion avec un Dieu immanent et révélé. Pour mieux comprendre comment Abū Nu’aym les réconcilie, nous avons cherché à déconstruire son projet de légitimation consistant à rattacher le taṣawwuf aux premiers modèles intègres de piété ascétique. Nous nous sommes efforcée particulièrement à analyser les pratiques langagières et spirituelles des premiers ascètes, pour les mettre en parallèle avec celles des mystiques des 3e/IXe et 4e/Xe siècles, et ceci, au travers de trois supports d’herméneutique : les traditions judaïsantes (isrā’iliyyāt), les exégèses coraniques et enfin la Sunna et la figure du Prophète. Il en ressort que c’est précisément dans l’expérience eschatologique que les premières générations de dévots et d’ascètes et les générations suivantes de soufis accèdent au statut de saints (awliyā’), leur attribuant la juste compréhension de la Révélation et la charge de sa transmission.