Thèse soutenue

La mise en récit de l’accident de Fukushima Dai Ichi par le directeur de la centrale : Le coping en situation extrême

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Auteur / Autrice : Aissame Afrouss
Direction : Franck Guarnieri
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et génie des activités à risques
Date : Soutenance le 19/12/2017
Etablissement(s) : Paris Sciences et Lettres (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences des métiers de l'ingénieur (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche sur les risques et les crises (Sophia Antipolis, Alpes-Maritimes)
établissement de préparation de la thèse : École nationale supérieure des mines (Paris ; 1783-....)
Jury : Président / Présidente : Jean-Marie Flaus
Examinateurs / Examinatrices : Franck Guarnieri, Didier Delaitre, Aurélien Portelli
Rapporteurs / Rapporteuses : Sophie Gaultier-Gaillard, Gilles Dusserre

Mots clés

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Résumé

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Plusieurs analyses ont tenté d’analyser l’accident de Fukushima Dai Ichi. Ces publications proposent surtout des mesures préventives et mobilisent des approches classiques de la sécurité nucléaire. Ainsi, l’aspect humain de la gestion de la crise en temps réel trouve peu de place.Les auditions par le Gouvernement de Yoshida, le directeur de la centrale, permettent de combler ce vide. Nous les considérons comme un récit de vie, dans lequel le directeur dépeint son vécu en situation extrême. Durant quatre jours, le collectif autour de lui fait face à des conditions d’intervention extrêmement entravées et avec des ressources très limitées. Malgré une menace de leur intégrité physique, psychologique et sociale, ils parviennent à surmonter la difficulté et à éviter le pire.Le concept de "coping" désigne justement les efforts effectués dans des situations stressantes. Ces efforts dépendent de la représentation que l’individu a de la situation. Dès lors, une approche qualitative du récit de Yoshida nous permet d’étudier les stratégies de coping mobilisées pendant l’accident et les différents facteurs qui les ont influencés. Nos résultats montrent que si ces stratégies sont actives au début de la crise, l’impossibilité d’agir et le tarissement des ressources rendent Yoshida passif et le plongent dans des considérations morbides. L’anticipation et l’élaboration de solutions alternatives laissent leur place à la résignation.D’autre part, hormis les explications techniques et opérationnelles, le directeur nous décrit dans son récit les conditions émotionnelles, cognitives et relationnelles de la gestion de l’accident. Il rend hommage à ses travailleurs qui sont décrits comme des héros méconnus. La construction du récit de vie lui permet de réhabiliter son collectif en se représentant comme membre d’un groupe ayant sauvé le Japon en prenant des risques inouïs, sans être soutenu.Les récits de vie nous donnent un accès aux événements tels qu’ils ont été vécus. Ils nous éclairent sur les ressorts qui permettent aux organisations de redéfinir leur action dans des situations à la fois dangereuses et urgentes. Ils remettent ainsi l’humain au centre des analyses des accidents.