Thèse soutenue

Etrangeté et étrangèreté dans l'oeuvre de Sergio Chejfec
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Auteur / Autrice : Benoît Coquil
Direction : Graciela Villanueva
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues et littératures étrangères
Date : Soutenance le 27/11/2017
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des mondes anglophone, germanique et roman (Créteil) - Institut des mondes anglophones- germanique et roman / IMAGER
Jury : Président / Présidente : Erich Fisbach
Examinateurs / Examinatrices : Alejandra Laera, Sergio Carrasco Delgado
Rapporteurs / Rapporteuses : Caroline Lepage, Julio Premat

Mots clés

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Résumé

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L’oeuvre de Sergio Chejfec (Buenos Aires, 1956), composée de romans et de nouvelles,de nombreux essais et de deux recueils poétiques, figure parmi les propositions les plus singulières de la littérature argentine contemporaine. Entamée à la fin des années 1980, dans le contexte d’intense questionnement sur les moyens et les fins de la littérature nationale qui caractérise la période post-dictatoriale, cette oeuvre se poursuit encore aujourd’hui, désormais depuis New York. L’analyse transversale de l’oeuvre que nous proposons par la présente thèse s’appuie sur un corpus primaire de sept romans et s’organise autour des notions d’étrangeté et d’étrangèreté.La première partie s’attache à montrer que les altérations qui viennent semer le trouble dans la relation du sujet au réel ont partie liée avec la disparition de l’alter ego, qu’elles peuvent se concevoir à la lumière de la notion freudienne d’Unheimliche (« l’étrange familier »), et que s’y articule notamment la figure spectrale, en lien avec un passé – intime ou national – qui ne passe pas. L’étrangèreté géographique, sujet de la deuxième et la troisième partie, est définie comme une impossible territorialisation et se manifeste par les motifs récurrents de la marge et de l’errance. Au leitmotiv marginal – lieux périphériques, personnages paratopiques –s’associe également une figure d’auteur instable dans le champ littéraire argentin. Le motif de l’errance, quant à lui, réactive à la fois le mythe du peuple juif errant, par lequel l’auteurs se réapproprie ses origines, et le topos littéraire argentin du « désert ». L’errance, enfin, est aussi celle du lecteur, que Chejfec ne cesse de désorienter par un ensemble de procédés d’« étrangisation » (ostranenie) de la forme de ses textes.C’est enfin l’étrangèreté à soi et le brouillage des identités qui nous occupera dans un quatrième temps : il s’agira d’analyser la déconstruction du personnage romanesque, mais aussi les phénomènes de dédoublements, d’aliénations ou d’hybridités des sujets qui sont à l’oeuvre chez Chejfec. Les figures troublées de l’auteur, la question de la filiation et des origines ainsi que le rapport d’étrangèreté à la langue seront par la suite les axes principaux de cette dernière partie.