Thèse soutenue

Architectes-urbanistes 2.0 : enquête ethnographique sur une pratique de concepteurs de la ville à venir : des promesses du numérique à une innovation en situation

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Nancy Ottaviano
Direction : Alessia de Biase
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Aménagement et urbanisme
Date : Soutenance le 25/01/2017
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Espaces travail (Paris) - Laboratoire Architecture et anthropologie (Paris)
Jury : Président / Présidente : Sophie Houdart
Examinateurs / Examinatrices : Alessia de Biase, Sophie Houdart, Christophe Camus, Jérôme Denis, Jean-Jacques Terrin
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Camus, Jérôme Denis

Résumé

FR  |  
EN

Face à la diversité des pratiques des architectes-urbanistes, comment l'émergence du fait numérique dans la société contemporaine influence-t-elle leur champ d’intervention ? S’appuyant sur une enquête ethnographique, le terrain de cette thèse interroge le rôle des techniques et technologies numériques dans le processus de projet comme pratique d’anticipation de la ville à venir. Agence d’architecture, start-up technologique, laboratoire indépendant et collectif associatif s’entremêlent au sein d’une seule et même équipe de concepteurs. En respect de leurs cadres d’actions, la description analytique suit le schéma linéaire du développement d’innovations : des recherches théoriques en chambre, à une phase de R&D collaborative rendue opérationnelle par des préfigurations et des prototypes pour finir sur la rencontre d'une application numérique dite d’ « open innovation » avec un contexte de transformation de la ville. On y voit comment les concepteurs donnent du sens à leur pratique et questionnent leur statut et leur légitimité. Ils transitent de l’idée d'un indice universel d'évaluation de la qualité de vie en ville à la promotion de l'urbanisme collaboratif via un dispositif de médiation socio-technique. Braconnant dans différents univers, des technologies intellectuelles sont mobilisées et les statuts attribués aux nombres, données, informations, modèles et images évoluent. D’un discours à consonance scientifique fondé sur un idéal d’objectivité à la manipulation de métaphores, le glissement d’un point de vue virtuel sur la ville à un point de vue re-localisé accompagne un renversement conceptuel allant de données construites pour projeter la ville au visible urbain comme données à révéler. Du registre de la prédiction à celui de l’innovation, la place de la technologie, son rapport au temps et à l’espace, rencontrent et se confrontent aux acteurs de la transformation de la ville, révélant la délicate articulation d’un futur simulé et stimulé à un futur partagé et concret.