Thèse soutenue

Enjeux d’échelles, enjeux politiques : l’approvisionnement et l’accès à l’eau dans les quartiers périphériques du grand Khartoum (Soudan)

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Auteur / Autrice : Laure Crombé
Direction : Alain DubressonOlivier Graefe
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie
Date : Soutenance le 16/01/2017
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Université de Fribourg (Fribourg, Suisse)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Architecture, ville, urbanisme, environnement (Nanterre, Hauts-de-Seine, France ; 2010-....)
Jury : Président / Présidente : David Blanchon
Examinateurs / Examinatrices : Alain Dubresson, Olivier Graefe, David Blanchon, Sylvy Jaglin, Éric Denis, Kathryn Furlong
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvy Jaglin, Éric Denis

Résumé

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Cette thèse analyse les évolutions liées à l’introduction des réformes néolibérales dans le secteur de l’eau à partir des histoires urbaines de trois quartiers périphériques de l’agglomération du Grand Khartoum. Articulé autour de la transition depuis des systèmes d’approvisionnement et d’accès à l’eau locaux vers les réseaux d’adduction d’eau centraux et publics, ce travail privilégie une approche scalaire et temporelle qui met en évidence la recomposition des relations de pouvoir liées aux infrastructures et au contrôle de la ressource. Cette approche met en évidence les négociations multiples qui se jouent autour de l’eau. Dans un premier temps, l’analyse d’une politique scalaire descendante de l’acteur gouvernemental, la Khartoum State Water Corporation (KSWC) contribue à la mise en place d’organisations locales de l’approvisionnement en eau par une association ou les comités populaires. Cette politique s’appuie et renforce les catégorisations de l’espace et de service discriminantes dans lesquels s’intègrent d’autres acteurs de l’approvisionnement et de l’accès à l’eau (ONG, gestionnaires locaux, population). Dans un second temps, l’intensification des réformes néolibérales entraîne la restructuration du service au niveau de l’agglomération. L’extension des réseaux et de l’administration public-es par la KSWC qui participe à la redistribution des responsabilités techniques et du pouvoir liés à la ressource en eau. Cette politique n’implique pas une désagrégation de l’autorité centrale mais une recomposition des instances étatiques au sein de la ville. Les stratégies et les pratiques scalaires des acteurs locaux et de la population lors des négociations sur le développement des réseaux unitaires témoignent des évolutions de la relation entre l’État et la société urbaine. Enfin, l’étude scalaire des relations autour de l’eau à partir des systèmes locaux met en évidence la mutation et l’intégration des formes d’exercice autoritaire de pouvoir dans la ville.