Thèse soutenue

Optimisation des méthodes de créativité utilisateurs : le contrefactuel comme approche psycho-ergonomique de la pensée innovante
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Auteur / Autrice : Marie Rougeaux
Direction : Charles Tijus
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 20/10/2017
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, langage, interaction (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Cognitions humaine et artificielle
Jury : Président / Présidente : Farid El Massioui
Examinateurs / Examinatrices : François Jouen, Joseph Maurice Christian Bastien
Rapporteurs / Rapporteuses : Nathalie Bonnardel, Aline Chevalier

Mots clés

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Résumé

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La créativité occupe une place centrale dans la conception. Dans une perspective de conception participative, de co-conception, cette créativité est d’autant plus importante qu’elle est celle des futurs utilisateurs, permettant alors d’aboutir à de l’innovation utile. Notre thèse est qu’il est possible d’améliorer la pensée innovante des utilisateurs en quantité (nombre de propositions) et en qualité (degré d’originalité des propositions) en ayant une méthode d’interrogation des participants-utilisateurs basée sur le contrefactuel. En s’intéressant à la Créativité-Utilisateur dans les processus de co-conception sous l’angle de l’optimisation de ces processus, cette thèse s’inscrit dans une approche psycho-ergonomique de l’innovation avec l’objectif d’étudier la possibilité de favoriser la créativité chez les utilisateurs grâce à l’utilisation du raisonnement contrefactuel.Basée sur un modèle de l’apport du contrefactuel à la créativité et à l'innovation, notre hypothèse générale est que (i) la fixité fonctionnelle est un obstacle cognitif majeur dans des tâches nécessitant la créativité mais (ii) elle peut être contrariée par l’utilisation du raisonnement contrefactuel. Ainsi, de la forme « si [OBJETi] alors [pour ACTIONi ] », - par exemple « si Boîte d’allumettes alors Pour Allumer du feu » -, la fixité fonctionnelle serait contrariée en demandant aux participant d’envisager le cas où « si [OBJETi] et [ NON pour ACTIONi ] alors [pour quelles AUTRES ACTIONS] » par exemple « si Boîte d’allumettes et non Pour Allumer du feu ; alors Pour Quoi faire d’autre ? ». En appliquant cette consigne, on devrait voir émerger plus d’idées créatives que dans des tâches habituelles de production d’idées innovantes. La thèse restitue la menée de série de six études, avec la participation d’utilisateurs finaux adultes et enfants, en situation de co-conception créative, allant du plus conceptuel (concevoir les propriétés sur de futurs objets) au plus pratique (la réalisation d’un prototype). Les deux premières études montrent l’apport de la pensée contrefactuelle à la technique de l’entretien semi-direct de recherche (sections 1.1 et 1.2) lorsque des items contrefactuels y sont intégrés. La deuxième et la troisième étude évaluent l’apport de la pensée contrefactuelle à la technique du Focus Group (sections 2.1 et 2.2) ; des items contrefactuels étant intégrés au guide des questions adressées au Focus Group. La quatrième et la cinquième étude analysent l’apport de la pensée contrefactuelle au Brainstorming (sections 3.1 et 3.2) en intégrant des contextes contrefactuels lors des séances de brainstorming et de brainwriting.En résumé, les travaux de thèse mettent en évidence que l’utilisation du raisonnement contrefactuel dans des tâches de créativité amoindrit la fixité fonctionnelle relative à une catégorie en optimisant la production d’idées créatives issues d’autres catégories.