Thèse soutenue

Pour une dramaturgie de la comédie mêlée d’ariettes (1750-1810)
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Auteur / Autrice : Marie-Cécile Schang
Direction : Pierre FrantzRaphaëlle Legrand
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 04/12/2017
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....)
Jury : Président / Présidente : Florence Naugrette
Examinateurs / Examinatrices : Olivier Bara, Manuel Couvreur, Roxane Martin

Mots clés

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Résumé

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La comédie mêlée d’ariettes, genre d’opéra-comique apparu au milieu du XVIIIe siècle, fait l’objet d’un regain d’intérêt depuis les années 1990 de la part des artistes et des chercheurs. Elle naît dans des circonstances marquées par le renouvellement de la comédie, et par l’apparition de l’esthétique en tant que discipline philosophique. De ce fait, elle témoigne d’une prise de distance vis-à-vis de la poétique classique, et d’un déplacement des critères d’évaluation de l’oeuvre d’art : la critique se détourne en partie de l’objet pour considérer le sujet : l’oeuvre est désormais jugée du point de vue de l’effet qu’elle produit. Dans ce contexte de libération vis-à-vis des normes académiques, la très grande diversité des pièces qui composent le répertoire de la comédie mêlée d’ariettes est telle que leur parenté ne va pas forcément de soi. Leur point commun le plus évident est l’alternance de dialogues parlés et d’airs, qui crée une discontinuité formelle à laquelle il faut ajouter une discontinuité stylistique et générique. Pour toutes ces raisons, on lui refuse parfois la qualité de « genre ». Il s’avère en tout cas qu’elle se dérobe à toute tentative de poétique. Toutefois, l’analyse des effets produits sur le public par la comédie mêlée d’ariettes met en évidence l’unité du répertoire et la cohérence interne à chaque pièce. Il semble donc pertinent d’adopter une approche esthétique plus que poétique, c’est-à-dire d’élaborer une dramaturgie du genre, en privilégiant une logique impressive qui conduit à opérer des rapprochements avec la peinture et le roman. La progression dramatique non linéaire du genre apparaît alors comme la conséquence d’une esthétique polarisée autour de « tableaux », autrement appelés « situations ». Ceux-ci favorisent l’irruption de la sensibilité au sein du réel prosaïque, et l’émergence d’une voix poétique, au service de l’expression d’une nostalgie dont la poésie lyrique traditionnelle n’est plus à même de se faire l’écho.