Thèse soutenue

L’invention littéraire de l’inconscient dans le récit de fiction (contes, nouvelles, romans) entre 1850 et 1895

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Auteur / Autrice : Romain Enriquez
Direction : Bertrand Marchal
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 23/06/2017
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Littérature française XIXe-XXIe siècles (Paris)
Jury : Président / Présidente : Éléonore Reverzy
Examinateurs / Examinatrices : Bertrand Marchal, Jean-Louis Cabanès, Jacqueline Carroy, Juan Rigoli, Paolo Tortonese

Résumé

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À l’encontre des études qui plaquent des concepts psychanalytiques sur des pré-textes, c’est-à-dire des textes transformés en matériaux d’analyse, nous nous proposons de suivre la trajectoire du récit de fiction (romans, contes, nouvelles...) dans l’invention de la notion d’inconscient. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’inconscient fait une apparition décisive sous le masque des mots (« profondeur », « automate », « à son insu », « idée fixe »...), des sujets (le rêve, l’hypnose, l’hystérie…), des personnages (en proie à des troubles de la personnalité, de la volonté, de la mémoire) et de la voix narrative qui les énonce. Le verrou que l’histoire littéraire impose aux écrivains, regroupés en courants qui s’incarneraient dans des manifestes, cède sous la poussée d’une notion ou d’une intuition d’autant plus difficile à saisir qu’elle est protéiforme. Tous s’interrogent sur les abîmes de la création artistique, le langage involontaire du corps, la dualité du « moi », apportant une pierre sans savoir pour quel monument. De Flaubert à Zola en passant par Huysmans, Barbey d’Aurevilly, les Goncourt, Bourget, Maupassant, Dujardin et bien d’autres, nous cherchons comment le récit de fiction dialogue avec les savoirs (psycho-physiologie, médecine, philosophie, biologie…) mais constitue aussi son arsenal symbolique, son dispositif herméneutique, devenant ainsi un acteur épistémologique à part entière. À rebours de discours prétendant à l’objectivité scientifique, la littérature s’implique avec le lecteur dans l’écriture de l’inconscient – qu’elle découvre moins qu’elle ne l’invente, qu’elle décrit moins qu’elle ne le construit, avec une liberté qui ne va pas sans ambiguïtés.