Auteur / Autrice : | Armance Valette |
Direction : | Patrick Rateau, Karine Weiss |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 10/11/2017 |
Etablissement(s) : | Nîmes |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Risques et Société (Nîmes) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : CHROME - Détection, Evaluation, Gestion des Risques CHROniques et éMErgents |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Pascal Moliner, Marie-Line Felonneau |
Rapporteurs / Rapporteuses : Grégory Lo Monaco, Élisabeth Michel-Guillou |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Ce travail questionne les relations entre représentations sociales et pratiques afin d’envisager une alternative à un déterminisme purement représentationnel ou praxéologique. Les études empiriques menées nous ont conduit à affirmer une relation circulaire, une influence réciproque entre représentations et pratiques. La première partie de ce travail s’inscrit dans le cadre du programme de recherche de recherche « Psychopest » dont l’objectif était d’étudier la représentation sociale des pesticides auprès d’agriculteurs et d’étudiants agricoles de trois territoires français : la Bretagne, la Martinique et le Sud-Est. Il s’agissait, d’un point de vue appliqué, d’œuvrer à la diminution de l’usage des pesticides. Les résultats obtenus nous ont permis d’observer l’influence et l’importance du territoire agricole : les représentations sociales des pesticides sont différentes selon les spécificités environnementales et géo-culturelles. Des directives nationales unilatérales ont dès lors peu de sens pour parvenir à réduire l’utilisation des pesticides. Dans le prolongement de ce travail, nous avons rencontré des agriculteurs en phase de changement de leurs pratiques agricoles. L’objectif était de se focaliser sur les liens entre les représentations sociales et les pratiques ainsi que d’étudier, du point de vue appliqué, les motivations à la conversion biologique et contribuer ainsi à la définition de recommandations visant à réduire les produits phytosanitaires. Cette seconde étude de terrain nous a permis de mettre à l’épreuve nos hypothèses quant à la relation de circularité entre les représentations et les pratiques en étudiant simultanément trois représentations (pesticide, agriculture et risque) auprès de deux groupes distincts (les agriculteurs en conversion et les agriculteurs conventionnels) ; elle nous a permis également d’explorer la question des liens entre plusieurs représentations. Les représentations sociales des agriculteurs en conversion ont changé par rapport à celles de leurs homologues conventionnels. De plus, nous observons davantage d’imbrications entre les représentations des pesticides, de l’agriculture et du risque chez les agriculteurs en conversion. A l’inverse, les représentations sociales des agriculteurs conventionnels présentent moins de connexions entre elles et paraissent plus indépendantes les unes des autres. Les représentations sociales et les pratiques des agriculteurs en conversion ont évolué et leur ensemble représentationnel (pesticide, agriculture, risque) présente des connexions qu’il faudrait approfondir. Les deux groupes d’agriculteurs (conversions et conventionnels) se distinguent sur l’ensemble des mesures effectuées. En effet, les agriculteurs en conversion sont plus anxieux face aux pesticides, sont plus impliqués quant à l’objectif de leur réduction et se sentent moins attachés au groupe de référence des agriculteurs en général. Ainsi, l’ensemble des résultats obtenus appuie le modèle circulaire d’interaction des représentations sociales et des pratiques que nous proposons dans ce travail.