Thèse soutenue

Modernité et antimodernité de la décadence : De Charles Baudelaire à Aubrey Beardsley

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Auteur / Autrice : Jocelyn Godiveau
Direction : Philippe ForestDominique Peyrache-Leborgne
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures comparées
Date : Soutenance le 31/03/2017
Etablissement(s) : Nantes
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, Cultures, Echanges (SCE) (Angers)
Partenaire(s) de recherche : COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Littératures Antiques et Modernes (Nantes)
Jury : Président / Présidente : Joëlle Prungnaud
Examinateurs / Examinatrices : Richard Hibbitt
Rapporteurs / Rapporteuses : Guy Ducrey

Mots clés

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Résumé

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Après les désillusions politiques de la Deuxième République, après la cruelle défaite de Sedan en 1870 et l’échec de la Commune, les artistes français de la fin du XIXe siècle révisent l’optimisme et le progressisme de l’époque moderne. Pour ceux-là, la Révolution française n’a pas signé l’aboutissement de l’idéal philosophique des Lumières mais a provoqué un siècle de bouleversements politiques et sociaux. L’espoir initial de l’époque moderne qui s’ouvre en 1789 serait donc un leurre, un « fanal obscur » selon Charles Baudelaire qui, une fois renversé, ne laisserait que la terrifiante image de la décadence. Contre cette modernité illusoire se sont alors dressés ceux qu’Antoine Compagnon nomme les antimodernes. En littérature, pour les deux dernières décennies du siècle en France et au Royaume-Uni, certains antimodernes se donnent d’ailleurs le titre provocant de décadents. En politique, ces décadents dénoncent l’idéologie progressiste et bourgeoise de l’époque moderne. Mais, en littérature, le décadentisme européen serait le nouvel étendard d’un art qui refuse de marcher dans les pas de son époque et annonce, à rebours des valeurs modernes, la création de « délices nouvelles », la singularité et l’originalité, c’est-à-dire ce que Baudelaire nommait la modernité. Considérant ces premières informations, nous comprenons que les idées de modernité et de décadence s’affranchissent difficilement d’une évidente complexité conceptuelle. Notre thèse propose d’explorer la réévaluation sémantique de ces deux notions de Baudelaire à Joris- Karl Huysmans et Oscar Wilde, et de poser en premier lieu cette simple question : la littérature décadente estelle moderne ?