Thèse soutenue

Nouvelles données, nouvelles réflexions sur la production et la diffusion des amphores gauloises à partir de l'étude des contextes portuaires et littoraux de Gaule Narbonnaise (Ier s. av. – IVe s. ap.)

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Auteur / Autrice : Fabrice Bigot
Direction : Stéphane MaunéFanette Laubenheimer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : ARCHÉOLOGIE spécialité Archéologie des Mondes Antiques
Date : Soutenance le 15/12/2017
Etablissement(s) : Montpellier 3
Ecole(s) doctorale(s) : Territoires, Temps, Sociétés et Développement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologie des sociétés méditerranéennes (Montpellier)
Jury : Président / Présidente : Martine Joly
Examinateurs / Examinatrices : Anne Schmitt, Enrique García Vargas, Marie-Brigitte Carre
Rapporteurs / Rapporteuses : Antigone Marangou-Lerat

Mots clés

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Résumé

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Les recherches menées sur les amphores gauloises depuis plus de trente ans ont livré d’abondantes données sur la production et le commerce de ces conteneurs. Toutefois la spécificité de l’implantation des ateliers de Narbonnaise, dans l’arrière-pays plutôt que près des ports et sur le littoral, semblait constituer une anomalie, au regard de l’organisation de la fabrication des amphores dans les autres provinces de l’Empire. L’hypothèse d’une lacune des découvertes a été étayée par les résultats des analyses physico-chimiques conduites sur des conteneurs mis au jour dans les centres de consommation en dehors de la Province. Elles ont montré que certains secteurs, comme la vallée du Rhône, comportaient une concentration d’officines beaucoup plus élevée que ne le laissait paraître les vestiges identifiés.Cette thèse a donc pour objectif de prendre en compte l’importance du littoral et des ports quant à elle de la production des amphores de Narbonnaise entre la fin du Ier s. av. J.-C. et le IVe s. ap. J.-C. en se basant sur l’étude de la très riche documentation fournie par les opérations archéologiques terrestres et subaquatiques menées dans les ports et les établissements littoraux.Ce travail porte sur le mobilier publié et inédit livré par l’ensemble des ateliers, des dépotoirs portuaires et des contextes de consommation urbains du littoral compris entre Narbonne et Antibes. Ce corpus est rassemblé dans un catalogue répartissant les sites entre sept secteurs définis par leur géographie et qui constituent autant d’ensembles micro-régionaux ou régionaux cohérents.L’analyse des données présentées dans le catalogue et leur mise en perspective avec la documentation publiée des sites de l’arrière-pays et des contextes extra-régionaux montre que le nombre d’ateliers dans ce secteur était largement sous-évalué. En effet, dix nouvelles officines ont été identifiées grâce à la mise en place d’une méthodologie corrélant les données fournies par les prospections et les fouilles aux études céramologiques et archéométriques. En outre, l’étude met en évidence que les fabriques implantées dans les agglomérations portuaires dominent l’approvisionnement des marchés extra-régionaux. Elle montre également que les officines littorales résistent mieux au déclin de la viticulture spéculative à partir de la seconde moitié du IIe s. que celles de l’arrière-pays. Enfin, la comparaison des différentes zones de production de la côte témoigne d’une hiérarchie entre celles-ci résultant de leur position au centre ou davantage à la marge des courants commerciaux de l’Occident romain. Ainsi, Arles et la basse vallée du Rhône dominent les autres régions. Les amphores de ce territoire sont exportées vers le nord de la Gaule ou Rome. Les officines de Marseille, et dans une moindre mesure celles du reste de la Provence, sont également dynamiques et leurs productions sont massivement exportées vers Ostie. Les amphores vinaires du Languedoc sont davantage diffusées régionalement, en particulier celles de la cité de Nîmes. Le principal débouché du vin languedocien demeure toutefois inconnu.Enfin, les nouveaux acquis sur la typo-chronologie des amphores gauloises confirment une étroite relation entre la diversité morphologique des productions de Narbonnaise, la qualité des crus conditionnés en amphores, et la destination de ces conteneurs.Ce travail apporte de nouveaux éléments témoignant de l’importance de l’étude des amphores de Narbonnaise pour la compréhension de l’économie de cette province durant l’Antiquité. L’analyse de ces emballages perdus révèle ainsi une organisation extrêmement rationalisée de cet artisanat qui répond à des circuits de distribution sans doute plus diversifiés qu’on ne le supposait.