Thèse soutenue

La chambre criminelle de la Cour de cassation face à l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme : étude juridictionnelle comparée (France-Grèce)

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Auteur / Autrice : Théofanis Kardimis
Direction : Cyril Nourissat
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit pénal et sciences criminelles
Date : Soutenance le 27/01/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur de soutenance : Université Jean Moulin (Lyon ; 1973-....)
Jury : Président / Présidente : Patrick Mistretta
Examinateurs / Examinatrices : Cyril Nourissat, Patrick Mistretta, Antoine Botton, Fabien Marchadier
Rapporteurs / Rapporteuses : Antoine Botton, Fabien Marchadier

Mots clés

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Mots clés libres

Cedh
Absence d’obligation d’incorporation de la Convention européenne
Caractère objectif des droits de l’homme
Droit naturel
Clause de réciprocité
Applicabilité directe de l’article 6
Justiciabillité
Effet direct
Présomption d’effet direct
Invocation de l’article 6 devant les juridictions nationales
Chambre criminelle de la Cour de cassation
Aréopage
Recours en cassation
Principe de subsidiarité
Subsidiarité de la Convention
Subsidiarité de la Cour Européenne des Droits de l’Homme
Règle de l’épuisement préalable des voies de recours nationales
Recours individuel
Invocabilité des arrêts de la Cour EDH
Réexamen de la décision pénale définitive
Autorité de la chose jugée
Autorité de la chose interprétée
Précédent non obligatoire
Dialogue des juges
Dialogue entre la Cour EDH et la Cour de cassation
Renvoi préjudiciel
Elargissement de la compétence consultative de la Cour Européenne
Droit de l’accusé à un procès équitable
Notion d’accusation en matière pénale
Bonne administration de la justice
Droit à un tribunal indépendant, impartial et établi par la loi
Délai raisonnable
Egalité des armes
Droit à une procédure contradictoire
Droit de la défense d’avoir la parole en dernier
Publicité de l’audience et du prononcé des jugements et arrêts
Devoir de motiver les décisions
Présomption d’innocence
Droit de mentir
Droit de se taire
Droit de ne pas s’auto-Incriminer
Opérations d’infiltration policière
Provocation policière
Droit de l’accusé d’être informé de la nature et de la cause l’accusation portée contre lui et de la requalification envisagée des faits
Droit au temps et aux facilités nécessaires à la préparation de la défense
Droit d’accès au dossier
Confidentialité des communications avec l’avocat
Droit de comparaître en personne au procès
Droit à la défense avec ou sans l’assistance d’un avocat
Droit à la représentation par avocat
Droit à l’assistance gratuite d’un avocat
Droit d’interroger ou faire interroger les témoins à charge et d’obtenir la convocation et l’interrogation des témoins à décharge dans les mêmes conditions que les témoins à charge
Autonomisation du témoin
Témoin anonyme
Droit à l’interprétation et à la traduction des pièces essentielles.

Résumé

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La première partie de l’étude est consacrée à l’invocation, intra et extra muros, du droit à un procès équitable. Sont analysés ainsi, dans un premier temps, l’applicabilité directe de l’article 6 et la subsidiarité de la Convention par rapport au droit national et de la Cour Européenne des Droits de l’Homme par rapport aux juridictions nationales. Le droit à un procès équitable étant un droit jurisprudentiel, l’étude se focalise, dans un second temps, sur l’invocabilité des arrêts de la Cour Européenne et plus précisément sur l’invocabilité directe de l’arrêt qui constate une violation du droit à un procès équitable dans une affaire mettant en cause l’Etat et l’invocabilité de l’interprétation conforme à l’arrêt qui interprète l’article 6 dans une affaire mettant en cause un Etat tiers. L’introduction dans l’ordre juridique français et hellénique de la possibilité de réexamen de la décision pénale définitive rendue en violation de la Convention a fait naitre un nouveau droit d’accès à la Cour de cassation lequel trouve son terrain de prédilection aux violations de l’article 6 et constitue peut-être le pas le plus important pour le respect du droit à un procès équitable après l’acceptation (par la France et la Grèce) du droit de recours individuel. Quant au faible fondement de l’autorité de la chose interprétée par la Cour Européenne, qui est d’ailleurs un concept d’origine communautaire, cela explique pourquoi un dialogue indirect entre la Cour Européenne et la Cour de cassation est possible sans pour autant changer en rien l’invocabilité de l’interprétation conforme et le fait que l’existence d’un précédent oblige la Cour de cassation à motiver l’interprétation divergente qu’elle a adoptée.La seconde partie de l’étude, qui est plus volumineuse, est consacrée aux garanties de bonne administration de la justice (article 6§1), à la présomption d’innocence (article 6§2), aux droits qui trouvent leur fondement conventionnel dans l’article 6§1 mais leur fondement logique dans la présomption d’innocence et aux droits de la défense (article 6§3). Sont ainsi analysés le droit à un tribunal indépendant, impartial et établi par la loi, le délai raisonnable, le principe de l’égalité des armes, le droit à une procédure contradictoire, le droit de la défense d’avoir la parole en dernier, la publicité de l’audience et du prononcé des jugements et arrêts, l’obligation de motivation des décisions, la présomption d’innocence, dans sa dimension procédurale et personnelle, le « droit au mensonge », le droit de l’accusé de se taire et de ne pas contribuer à son auto-incrimination, son droit d’être informé de la nature et de la cause de l’accusation et de la requalification envisagée des faits, son droit au temps et aux facilités nécessaires à la préparation de la défense, y compris notamment la confidentialité de ses communications avec son avocat et le droit d’accès au dossier, son droit de comparaître en personne au procès, le droit de la défense avec ou sans l’assistance d’un avocat, le droit de l’accusé d’être représenté en son absence par son avocat, le droit à l’assistance gratuite d’un avocat lorsque la situation économique de l’accusé ne permet pas le recours à l’assistance d’un avocat mais les intérêts de la justice l’exigent, le droit d’interroger ou faire interroger les témoins à charge et d’obtenir la convocation et l’interrogation des témoins à décharge dans les mêmes conditions que les témoins à charge et le droit à l’interprétation et à la traduction des pièces essentielles du dossier. L’analyse est basée sur la jurisprudence strasbourgeoise et centrée sur la position qu’adoptent la Cour de cassation française et l’Aréopage.