Thèse soutenue

Éducation populaire et mouvements de jeunesse laïques à Lyon sous les mandats d'Édouard Herriot 1896 - 1957

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Auteur / Autrice : Bertrand Silvestre
Direction : Laurent Douzou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 24/10/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : établissement opérateur d'inscription : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : LAboratoire de Recherche Historique Rhône-Alpes - UMR5190 / LARHRA
Jury : Président / Présidente : Carole Christen
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Besse
Rapporteurs / Rapporteuses : Danièle Voldman, Jean-François Condette

Résumé

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De 1896 à 1957, la municipalité de Lyon a développé une politique ambitieuse et novatrice dans le domaine de l’éducation populaire. Cette volonté politique d’action éducative s’explique par le contexte particulier de la ville de Lyon sur la première moitié du XXe siècle.La ville est alors en pleine croissance et économique. La population ne cesse d’augmenter, en particulier les populations ouvrières et scolaires.Cette ville est dirigée par Édouard Herriot. C’est à Lyon qu’il débute son engagement politique dans le contexte de l’affaire Dreyfus. Par la suite la ville de Lyon est pour lui un tremplin pour sa carrière politique nationale. En devenant maire de Lyon à 33 ans, Herriot est alors en position pour mettre en application une politique scolaire et éducative en lien avec ses principes de démocratisation de l’enseignement qu’il défend, celle d’un enseignement qui doit être plus démocratique et accessible, politique qu’il partage avec les Compagnons de l’Université Nouvelle. Cette vision est également celle d’ une partie de la population lyonnaise qui soutient Édouard Herriot.Les différentes actions menées s’appuient alors sur un ensemble de réseaux de militants entrecroisés. Ces réseaux se révèlent être particulièrement riches et actifs sur cette période. Leur analyse montre leur foisonnement et leur action à travers la multiplication des associations de type loi 1901, avec leurs nombreuses publications.Cependant, si l’analyses des différentes sources historiques accessibles permet de mettre en évidence la richesse de la vie associative lyonnaise en lien avec l’éducation populaire, en revanche ces mêmes sources restent malheureusement muettes sur le fonctionnement de ces différentes associations.L’analyse des pratiques et des projets des différents mouvements et associations d’éducation populaire fait apparaître une évolution des objectifs sur la période. L’objectif initial repose sur un programme de développement des pratiques d’hygiène et de la culture physique. L’objectif déclaré est alors de lutter contre les fléaux sociaux que sont la tuberculose et l’alcoolisme. Progressivement apparaissent des objectifs politiques. Il s’agit pour les différents militants de mettre en place une véritable éducation civique à destination des enfants des classes populaires lyonnaises. Le but affiché est de lutter contre l’influence des adversaires de la République, en premier lieu les milieux cléricaux. L’évolution de la définition de l’adversaire de la République dans ces milieux de militants permet de mettre en évidence les perceptions et les craintes politiques d’une partie de la population. Cette analyse autorise également à mettre en avant l’hyper-politisation de ces militants de l’éducation populaire dans la seconde moitié du XXe siècle. La crainte du fascisme devient alors une puissante motivation pour l’action éducatrice.L’objectif de cette recherche est alors de faire resurgir le fonctionnement de ces associations et œuvres d’éducation populaire, en cherchant des angles d’approche le plus près possible des militants de base. Ce monde de militants disparu peut alors être évoqué à travers la trajectoire de plusieurs d’entre eux dont la biographie a pu être reconstituée.