Thèse soutenue

L’exploitation des faunes marines à Qal’at al-Bahreïn (île de Bahreïn, Golfe persique), du Bronze Ancien à l’époque islamique : Etude diachronique et comparaison avec les sites du Golfe

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Auteur / Autrice : Justine Vorenger
Direction : Éric Coqueugniot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie
Date : Soutenance le 05/05/2017
Etablissement(s) : Lyon
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Archéorient Lyon
établissement opérateur d'inscriptions : Université Lumière (Lyon ; 1969-....)
Laboratoire : ARCHEORIENT - Environnements et sociétés de l'Orient ancien / Archéorient
Jury : Président / Présidente : Michèle Casanova
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Lombard, Philippe Béarez
Rapporteurs / Rapporteuses : Wim Van Neer, Mark Jonathan Beech

Mots clés

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Résumé

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Localisé sur l'île de Bahreïn, le tell de Qal'at al-Bahreïn fut un grand port occupant une position géographique stratégique, au milieu du Golfe persique, entre le Proche-Orient et le reste du continent asiatique. Grâce à cette position littorale, le site joua pendant plusieurs millénaires (du 3e millénaire avant J.-C., jusqu'au 17e siècle de notre ère), un important rôle commercial et maritime, entre la Mésopotamie, les côtes iraniennes et arabes, l'Oman, le sous-continent indien ou encore l'Extrême-Orient.Fouillé depuis près de soixante années, ce site d'habitat offre aux archéologues une stratigraphie exceptionnelle, unique dans la Péninsule arabique, qui s’étend du Dilmoun Ancien (c. 2200 av. J.-C.) jusqu’à la période islamique (c. 13e-16e siècle ap. J.-C.) et permet l’étude comparative des occupations successives du site. Au-delà de ce statut de référence régionale, Qal'at al-Bahreïn présente par ses monuments (résidentiels, administratifs, commerciaux, religieux et militaires) un véritable témoignage du développement historique de Dilmoun, culture la plus importante du Golfe antique.Les nombreux vestiges architecturaux sont associés à un matériel archéologique diversifié (céramique, métal, représentations figurées, inscriptions, sceaux, macrorestes végétaux et fauniques, incluant un grand nombre de restes de poissons). La présente étude porte sur les restes osseux de poissons exhumés lors des différentes campagnes de fouilles conduites par la mission archéologique française, de 1989 à 1996, puis de 2000 à 2004, complétés par les résultats obtenus lors des fouilles danoises, menées entre les années 50 à 70.Ce matériel osseux, abondant, et généralement bien conservé, est très bien stratifié, ce qui a permis une étude diachronique de cet échantillon.La détermination des os de poissons a permis de mettre en évidence un spectre constant de quatre familles tout au long de l’occupation du site : les Serranidae (mérous), les Carangidae (carangues), les Sparidae (sars) et les Lethrinidae (empereurs). Leur importance varie au sein de chaque occupation et il est alors intéressant de noter la corrélation entre les espèces consommées et les habitants du site.Si la période du Dilmoun Ancien montre un spectre assez varié, l’arrivée sur l’île des Kassites (c. 1450 av. J.-C.) met en avant une pêche très orientée, avec la capture des empereurs. Il semble qu’il y ait une préférence pour cette famille. Les périodes suivantes montrent un spectre à nouveau plus diversifié, qui s’étoffe d’avantage lors de la diffusion de l’Islam sur l’île. Les espèces consommées se rapprochent alors de celles commercialisées de nos jours. Cette grande variété s’accompagne d’une diminution des tailles des poissons, qui peut s’expliquer par un nouveau territoire de pêche et la capture de nouvelles espèces afin de diversifier la consommation de poisson.Malgré ces différences notables au cours des occupations qui peuvent être liées aux habitants et à leur préférence alimentaire, il apparait que les populations successives de Qal’at al-Bahreïn ont intensément exploité les ressources côtières et avaient une parfaite connaissance du milieu marin et des comportements des espèces capturées.