Thèse soutenue

L’individu dans tous ses états

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Auteur / Autrice : Nicolas Cadiet
Direction : Michel Bastit
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 02/12/2017
Etablissement(s) : Université de Lorraine
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale SLTC - Sociétés, Langages, Temps, Connaissances (Lorraine)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire d'histoire des sciences et de philosophie-Archives Henri Poincaré (Nancy ; 1992-2017)
Jury : Président / Présidente : Paul Clavier
Examinateurs / Examinatrices : Michel Bastit, Stéphane Chauvier, Alain Boutot
Rapporteurs / Rapporteuses : Stéphane Chauvier, Alain Boutot

Résumé

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L’ontologie contemporaine, héritière de l’ancienne querelle des universaux et des contestations empiristes de la substance, se débat aujourd’hui dans les controverses sur l’individu et l’universel. Qu’est-ce qu’un individu ? Qu’est-ce qui est individuel, qu’est-ce qui en fait un individu ? Le point de départ méthodique de la philosophie analytique, l’analyse du langage, pose côte à côte les universels, les particuliers, les propriétés, les événements etc. On tâche alors de donner de toutes ces notions un compte-rendu systématique. Mais les difficultés rencontrées suggèrent, plutôt que de partir du langage, d’analyser l’objet de notre expérience commune, le particulier concret, pour se donner de ces réalités qui sont la première donnée de notre connaissance une notion satisfaisante, c’est-à-dire qui rende compte de nos perceptions et souffre la confrontation avec les problématiques contemporaines. C’est l’objet de ce travail. On trouve dans la conjonction des propriétés d’unité et de distinction une caractérisation des individus qui permet de résoudre les paradoxes posés par des théories antiques ou contemporaines telles que les divers monismes (de l’acte ou de la puissance), la question du principe d’individuation, les difficultés liées à la désignation de l’individu, la dissolution de la notion de corps matériel dans la théorie quantique, etc. Ces deux propriétés pouvant être possédées à divers degrés suggèrent de parcourir la hiérarchie des êtres en suivant l’échelle qu’elles constituent, jusqu’à l’individu par excellence d’ici-bas, la personne, dont on saisit au passage qu’elle ne peut se réduire à la simple conscience de soi ou égologie. Mais quelques considérations sur la vie politique montrent que l’individu qu’est la personne humaine ne réalise pas au maximum la raison d’individu : elle est encore trop dépendante. On peut tâcher dès lors de se représenter ce que peut être l’Individu qui se tient au sommet de cette échelle, l’individu souverain, en qui la simplicité et l’indépendance ontologiques atteignent le degré souverain. Ce parcours de l’individuation dans tous ses états permet de vérifier à quel point les concepts antiques de l’aristotélisme – substance, matière et forme, nature – demeurent pertinents