Thèse soutenue

La place des animaux dans la relation mortelles-divinités : le cas d’Artémis et de Déméter
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Auteur / Autrice : Annabelle Amory
Direction : Arthur Muller
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Archéologie grecque
Date : Soutenance le 20/10/2017
Etablissement(s) : Lille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : HALMA–IPEL (Villeneuve d'Ascq, Nord ; 2006-....)
Jury : Président / Présidente : Christophe Chandezon
Examinateurs / Examinatrices : Arthur Muller, Christophe Chandezon, Sandrine Huber, Anne Jacquemin, Stéphanie Huysecom-Haxhi
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandrine Huber, Anne Jacquemin

Résumé

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Réunissant des sources littéraires, épigraphiques, archéologiques, iconographiques et archéozoologiques, cette thèse étudie la question de la symbolique de l’animal dans la relation entre le mortel et la divinité, en s’intéressant particulièrement à Artémis et à Déméter, deux déesses en charge des problèmes des femmes à différents moments de leur vie. Pour répondre à cette interrogation, deux corpus sont mis en place : le premier répertorie 83 sanctuaires de Déméter et Artémis ayant un rapport avec les animaux, et énumère toutes les offrandes qui y ont été retrouvées, ainsi que les mythes et inscriptions associées. Le second corpus se place du côté de l’animal et regroupe les représentations et les textes hors sanctuaires attestant d’un lien entre l’espèce et l’une des deux divinités, mais reprend également les offrandes d’animaux déjà étudiées dans le premier catalogue, en les classant par type iconographique. L’analyse synthétique des données des corpus rassemble les animaux sous trois principales symboliques. Premièrement, la fécondité des femmes est au centre des préoccupations, pour assurer la pérennité de la cité. Ả ce titre, le porc entretient avec Déméter une relation particulière : durant les Thesmophories, il est utilisé pour assurer la fertilité à la fois des semailles et des femmes. Auprès d’Artémis, ce sont les animaux des milieux humides et l’eau qui favorisent la vie. Le bétail d’élevage est également offert aux deux divinités pour assurer la pérennité du troupeau et, par extension, de la cité. Ensuite, la femme avant son mariage est perçue comme un animal sauvage qu’il faut domestiquer. Artémis veille alors sur les jeunes filles et, en tant que déesse des passages, assure cette domestication par le mariage lors de l’arkteia, un rite d’initiation pendant lequel les fillettes font « l’ourse ». Divinité de la nature sauvage, elle a, tout comme la Pόtnia Théron, un pouvoir de vie et de mort sur les animaux mais aussi sur les femmes, qu’elle n’hésite pas à punir pour leur transgression, comme pour Callisto et Atalante. Artémis comme Déméter sont également des divinités kourotrophes qui s’occupent des enfants sans distinction de sexe et reçoivent des offrandes en conséquence. Enfin, si les animaux semblent auprès des deux déesses se rapporter principalement aux femmes, le cheval et le chien évoquent également le statut de citoyen, obtenu après une longue éducation dont Artémis est la garante. Ils sont aussi des animaux chthoniens et, au même titre que le serpent, le cochon et la tortue, permettant le lien entre le monde des vivants et celui des morts. Certaines espèces évoquent avec leur simple présence la divinité : c’est le cas du sanglier de Kalydon, qu’Artémis utilise pour se venger des hommes, et des victimes des sacrifices, qui permettent de communiquer avec les divinités. Malheureusement, certaines occurrences animales restent en marge de ces trois symboliques : elles sont offertes en trop petit nombre ou à d’autres divinités, ne permettant pas de faire un lien précis avec Artémis et Déméter.