Thèse soutenue

Une terre d’asile sans réfugiés : une socio-histoire du dispositif d’asile israélien
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Auteur / Autrice : Shira Havkin
Direction : Béatrice Hibou
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance le 10/11/2017
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Sciences Po (Paris ; 1995-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherches internationales (1952-.... ; Paris)
Jury : Président / Présidente : Didier Bigo
Examinateurs / Examinatrices : Béatrice Hibou, Adriana Kemp, Pascale Laborier, Nicolas Fischer, Simona Taliani
Rapporteurs / Rapporteuses : Adriana Kemp, Pascale Laborier

Résumé

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La création de l’État d’Israël est imbriquée dans l’histoire de deux des plus grandes populations de réfugiés de l’époque : des juifs venus s’installer en Israël et des Palestiniens contraints de fuir le territoire. Pourtant, la centralité de ces deux figures a empêché la création de la catégorie de réfugié en Israël. Depuis les années 1970 et surtout depuis la seconde moitié des années 2000, des groupes et individus cherchant asile en Israël se confrontent à un dispositif qui évite de reconnaître des réfugiés. Ce dispositif a été institutionnalisé dans la dernière décennie sans pour autant résoudre le paradoxe d’une terre d’asile sans réfugiés. A partir d’un travail de recherche empirique fondé sur des entretiens avec des acteurs impliqués dans l’établissement du dispositif d’asile et sur une lecture critique de documents officiels, je retrace la socio-histoire de ce dispositif en analysant les modalités de catégorisation, le gouvernement des circulations et les redéploiements de la sphère institutionnelle. Le gouvernement des migrants en quête d’asile s’inscrit certes dans des processus globaux de restriction de l’asile et de diffusion de politiques antimigratoires. Mais il fait aussi partie d’une histoire nationale qui permet l’établissement d’un dispositif répressif ciblant majoritairement les Érythréens et les Soudanais, les qualifiant d’« infiltrés », à l’instar des Arabes qui s’introduisaient sur le territoire devenu israélien dans les années qui ont suivi l’établissement de l’État. Ce dispositif dit l’histoire non linéaire et la construction toujours en cours de l’État et des assemblages contemporains de souveraineté, nationalisme et néolibéralisme.