Thèse soutenue

Une approche probabiliste pour comprendre l'influence des précipitations sur l'évolution du paysage

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Eric Deal
Direction : Jean BraunAnne-Catherine Favre Pugin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de la terre et de l'univers, et de l'environnement
Date : Soutenance le 02/03/2017
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences de la terre, de l’environnement et des planètes (Grenoble ; 199.-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut des sciences de la Terre (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Peter van der Beek
Examinateurs / Examinatrices : Bodo Bookhagen, Niels Hovius, Taylor Perron
Rapporteurs / Rapporteuses : Dimitri Lague, Kelin Whipple

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

Dans cette thèse je travaille sur la relation entre la pluviosité et l’érosion fluviatile en utilisant une approche probabiliste. Je développe une méthodologie indépendante de la moyenne pour caractériser la variabilité de la pluviosité journalière.L’indépendance vis-à-vis de la moyenne permet une comparaison simpleetobjectivedelavariabilitédelapluviosité sous différents régimes climatiques. Elle semontre également utile pour intégrer le concept de variabilité de la pluviosité dans lathéorie que je développe ensuite. J’applique cette approche à la chaine de montagnesHimalayenne en utilisant des données de pluviosité de hautes résolutions spatiale ettemporelle et trouve qu’il existe des variations significatives de la variabilité de la pluviositédans l’Himalaya. En prenant en compte la variabilité de la pluviosité en plusde la pluviosité moyenne, je trouve un lien entre pluviosité et érosion qui, d’un pointde vue géomorphologique, diffère, de façon significative, de celui déduit de la seulepluviosité moyenne.Ensuite, je développe une théorie d’érosion fluviatile du type ’puissance de flux‘ quicomprend une paramétrisation réaliste de la pluviosité et de l’hydrologie. Ceci estréalisé en intégrant un modèle hydrologique stochastique-mécaniste bien établi dansune formulation stochastique de la puissance de flux comprenant un seuil. La théoriehydrologique conduit à des expressions mathématiques pour la distribution et la variabilitédu débit journalier en fonction des conditions climatiques qui sont valablespour la majorité des régimes de débit observés à la surface de la Terre. Les nouveauxparamètres qui en découlent ont une signification bien ancrée dans des théories climatiqueet hydrologique établies et se mesurent facilement. Cette approche nous permetde prédire comment le taux d’érosion fluviatile répond à des changements du forçageclimatique. Je trouve ainsi que les processus hydrologiques peuvent avoir une influencesignificative sur l’efficacité érosive d’un forçage climatique donné. Cette approchepeut également être utilisée comme fondement de nouveaux modèles d’évolution desreliefs qui prennent en compte des conditions aux limites climatique et hydrologique.Une des principales conséquences d’intégrer l’hydrologie dans le modèle de puissancede flux est de révéler le double effet de la moyenne et de la variabilité du forçage climatiquesur la réponse écohydrologique. Une corrélation négative existe entre la moyenneet la variabilité qui restreint grandement les réponses possibles d’un bassin versant àdes changements climatiques. L’approche théorique que j’ai développée décrit égalementles relations qui relient la variabilité journalière à plusieurs paramètres écohydroclimatiques.Je trouve ainsi que l’index d’aridité, le temps de réponse du bassin versant,et l’épaisseur effective de sol sont les contrôles les plus importants sur la variabilité dudébit. Ceci a d’importantes conséquences pour le rôle que jouent l’hydrologie et lavégétation sur l’évolution des reliefs.Finalement, je démontre que l’influence de la variabilité journalière du forçage climatiquesur le taux d’érosion des rivières est principalement déterminée par l’existence et la valeur de seuils d’érosion. Je démontre que, quelques soient les détails du processus d’érosion considéré, c’est le rapport entre la valeur du seuil et la valeur moyenne du forçage climatique qui détermine si la variabilité compte ou pas, et dans quel sens.Parmi de nombreuses autres applications, ces découvertes contribuent à l’élaborationd’un nouveau cadre permettant de comprendre et prédire la réponse de la surface dela Terre à des changements de la moyenne et de la variabilité de la pluviosité et du débit des rivières. La généralité de ces découvertes a d’importantes implications pour le reste des travaux présentés dans la thèse, ainsi que pour les travaux antécédents sur le rôle de la variabilité de la pluviosité et du débit sur l’efficacité érosive des rivières.