Thèse soutenue

Diatopie et représentations linguistiques des enseignants de langue étrangère : regards croisés sur les enseignants de français en Italie et au Tessin et les enseignants d’italien en Belgique francophone, France et Suisse romande
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Auteur / Autrice : Jonathan-Olivier Merlo
Direction : Marinette Matthey
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage Spécialité Linguistique Sociolinguistique
Date : Soutenance le 21/06/2017
Etablissement(s) : Université Grenoble Alpes (ComUE) en cotutelle avec Università per stranieri (Sienne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale langues, littératures et sciences humaines (Grenoble ; 1991-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de linguistique et didactique des langues étrangères et maternelles (Grenoble)
Jury : Président / Présidente : Carla Bagna
Examinateurs / Examinatrices : Henri Boyer, Monica Barni
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie-Louise Moreau, Chiara Molinari

Résumé

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Quelle place accorder à la variation, en particulier diatopique, dans l’enseignement / apprentissage de la L2 ? Malgré une réflexion abondante et de longue date en Français langue étrangère, ou plus discrète en Italiano lingua straniera, l’introduction d’un discours variationnel de type sociolinguistique en classe de L2 reste encore aujourd’hui un exercice délicat, d’autant que l’évocation de la diatopie est un excellent déclencheur des opinions et des stéréotypes sur la langue. Partant de la notion de communauté linguistique comme communauté de normes partagées par l’ensemble des membres, on a considéré 3 types de contextes sociolinguistiques : 1. l’espace français, fortement monocentrique, et dont le modèle de langue largement diffus à travers l’Hexagone tend à la neutralité du point de vue diatopique, 2. l’espace francophone européen, hors Hexagone, en marge de la langue mais dans lequel on assiste malgré tout à l’émergence récente d’un lent phénomène d’auto-légitimation des communautés francophones périphériques, 3. l’Italie et le Tessin, puisque cette même dimension diatopique y constitue la toile de fond de l’italien contemporain et qu’elle est omniprésente dans les pratiques langagières de tout locuteur. Sachant que l’institution scolaire est le principal agent de reproduction, de diffusion et de reélaboration constante de l’idéologie linguistique du standard et de l’unilinguisme, on a voulu enquêter en direction des attitudes et des opinions des enseignants d’ILS en contexte francophone européen et de leurs collègues de FLE en contexte italophone. Un questionnaire a été réalisé en deux langues et a fait l’objet entre 2013 et 2014 d’une diffusion en ligne systématique auprès de tous les établissements scolaires de niveau équivalent lycée – gymnases, athénées, scuole superiori, etc. – de Belgique francophone, de France, de Suisse romande, d’Italie et du Canton du Tessin. Cette enquête, à laquelle plus de 1100 enseignants de FLE et d’ILS ont participé, a fourni un grand nombre de données ayant requis une analyse plusieurs étapes.On a d’abord pu comprendre dans quelle mesure l’appartenance de l’enseignant à un contexte sociolinguistique plus ou moins ouvert à la diatopie est susceptible d’influencer sa perception de cette variation et de ses propres pratiques didactiques. Ensuite, les informations recueillies nous ont permis de mieux appréhender la dialectique existant, au sein de l’imaginaire linguistique de la profession, entre vécu langagier individuel et adhésion à l’idéologie linguistique dominante du standard. Enfin, l’analyse et la confrontation des données quantitatives et textuelles ont permis de mettre finalement en évidence que les enseignants des différents contextes sociolinguistiques considérés partagent des représentations linguistiques tout à fait semblables mais surtout un seul et même imaginaire professionnel