Thèse soutenue

Réparer (avec) l'archive ? Histoires de photographies somalies et de leurs circulations (1890-2016)

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Auteur / Autrice : Marian Nur Goni
Direction : Michel Frizot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance le 19/09/2017
Etablissement(s) : Paris, EHESS
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales
Jury : Président / Présidente : François-Xavier Fauvelle
Examinateurs / Examinatrices : Christine Barthe, Jean-Paul Colleyn, Éloi Ficquet, Didier Nativel

Résumé

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Cette thèse suit les trajectoires de quelques images choisies, d'abord réalisées sur et puis par des hommes et des femmes somalis de la Corne de l'Afrique depuis la fin du 19ème siècle à nos jours.Supports et vecteurs de la production et diffusion de savoirs anthropologiques auXIXème siècle, notamment dans le cadre d'exhibitions ethnographiques somalies en Europe - dont l'étude propose une reconstruction chronologique à partir de 1890 - ou au cours de missions d'explorations à caractère politico-commercial, ce travail entreprend d’étudier modalités et contextes de production, appréciation et filiation des « images somalies » produites en France dans les milieux savants et populaires.L’étude des circulations et réappropriations de quelques-unes de ces images historiques sur Internet, pour servir des enjeux contemporains, a conduit ensuite à analyser comment, à l’ère numérique, une jeune génération issue de la diaspora somalienne prend aujourd'hui la parole (et questionne ainsi qui peut parler et comment) à travers des projets de blogs/sites et tente ainsi de constituer (réparer ?) une « autre » archive photographique somalie. Ce faisant, elle interroge à la fois l’image du pays dans le médias internationaux (image associée, en grande partie, à la famine, au terrorisme islamique, à la piraterie et/ou à l’« État en faillite ») et les modalités de transmission d’autres mémoires, enfouies, de ce pays, dans un contexte de « destruction de l’histoire ».Enfin, la troisième et dernière partie de l’étude s'intéresse brièvement aux pratiques photographiques observées à Djibouti de 2010 à 2012, ici aussi avec une attention particulière à la manière dont les images produites ont été (ou sont aujourd’hui) conservées.Ce travail fait le pari d’une écriture de l’histoire (en cours) qui assume les manques et les vides – point que partagent ici chercheuse et sujets de la recherche - et s’élabore à partir de fragments (matériels tout autant que numériques) en mouvement, en s’efforçant de mettre en relief comment leurs circulations affectent à chaque fois leur compréhension et significations.