Thèse soutenue

Caractérisation chimique d’huiles essentielles de conifères introduits en Corse et de plantes endémiques de Madagascar

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Auteur / Autrice : Gabriel Garcia
Direction : Félix Tomi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie Organique et Analytique
Date : Soutenance le 11/12/2017
Etablissement(s) : Corte
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Environnement et sociéte (Corte ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Université de Corse (1975-....). UMR CNRS 6134 "Sciences pour l'Environnement" (SPE) - Sciences pour l'environnement / SPE
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Pascal Richomme, Hervé Casabianca, Jean-Jacques Filippi, Hugues Brevard, Ange Bighelli, Joseph Casanova
Rapporteurs / Rapporteuses : Pascal Richomme, Hervé Casabianca

Mots clés

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Résumé

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Le secteur des PAM (Plantes Aromatiques et Médicinales) est un secteur en plein essor. La demande en huile essentielle est en constante augmentation, au-delà des acheteurs historiques que sont les parfumeurs, il y a une demande toujours plus grande de la part du grand public, notamment depuis l’avènement de la tendance « bio ». Leurs domaines d’applications sont multiples, de l’aromathérapie à la cosmétique en passant par la parfumerie ou encore l’agroalimentaire. Dans ce contexte, ce travail présentait deux objectifs principaux. Dans un premier temps il s’agissait d’étudier les huiles essentielles de plusieurs espèces de conifères introduites en Corse (Larix decidua, Pseudotsuga menziesii, Pinus ponderosa, Sequoiadendron giganteum, Cryptomeria japonica et Calocedrus decurrens) qui pourraient contribuer à un élargissement de la gamme des huiles essentielles produites sur l’île. Et dans un second temps, nous nous sommes intéressés aux huiles essentielles de diverses espèces endémiques de Madagascar (Melicope belahe, Vepris unifoliolata, Cinnamosma madagascariensis et Elionurus tristis) très utilisées en médecine traditionnelle. L’analyse de toutes ces huiles essentielles ont été menées par combinaison de la CPG(Ir), CPG-SM et RMN 13C.La première partie de cette thèse concerne l’analyse des huiles des six espèces de conifères introduites en Corse. Parmi elles, les huiles de L. decidua, P. menziesii, P. ponderosa, S. giganteum et C. japonica qui sont dominées par une forte teneur en monoterpènes. Celles de L. decidua, P. menziesii et C. japonica contiennent également à des teneurs non négligeables quelques sesqui- et diterpènes, alors que celles de P. ponderosa et S. giganteum sont riches en phénylpropanoïdes. En revanche, les huiles de C. decurrens, plus complexes ont nécessité plusieurs étapes de fractionnement afin d’identifier quatre molécules inconnues de nos banques de données : le pin-2-èn-8-ol, l’acétate de pin-2-èn-8-yle, le pin-2-èn-8-oate de méthyle, et le pin-2-èn-8-al. Les deux dernières étant des molécules nouvelles.La seconde partie fut consacrée à l’analyse des huiles essentielles d’espèces endémiques de Madagascar. L’huile essentielle de feuilles de M. belahe a conduit à l’identification de 56 constituants dont les majoritaires sont : l’α-pinène (42,6%), le linalol (6,2%), l’(E)-β-caryophyllène (5,2%) et le β-élemène (4,4%). V. unifoliolata présentait une huile essentielle d’écorces avec une teneur importante en molécules thermosensibles : isofuranodiène (43,9%), germacrone (17,1%), curzerène (9,6%) ou encore germacrène B (5,3%). La RMN 13C a permis de réaliser l’identification et la quantification de ces composés. Outre le β-pinène (49,9%) et l’α-pinene (19.5%) comme constituants majoritaires, l’huile d’écorces de C. madagascariensis contient le cyclocopacamphène (2,0%), qui est un épimère du cyclosativène. Nous reportons pour la première fois ses déplacements chimiques de RMN 13C. Les huiles essentielles d’E. tristis sont caractérisées par une grande complexité chimique. Nous avons identifié plusieurs sesquiterpènes oxygénés, peu fréquemment rencontrés et quatre composés inconnus : (i) le 7-épi-khusian-2-ol et la 4,8-di-épi-acorone (respectivement deux nouveaux épimères du khusian-2-ol et de l’acorone) ; (ii) le 2-épi-ziza-5-èn-2-ol ; et (iii) l’élionurone qui est à ce jour la seule et unique molécule présentant un nouveau squelette terpénique que nous avons nommé élionurane. Nous proposons d’ailleurs une voie de biosynthèse de cette molécule, qui semble directement liée à celle du squelette zizaane.