Sociogenèse d’une spécialité médicale : le cas de radiologie interventionnelle
Auteur / Autrice : | Leo Mignot |
Direction : | Pascal Ragouet, Yves Gingras |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 19/12/2017 |
Etablissement(s) : | Bordeaux |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Émile Durkheim - Science politique et sociologie comparatives (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Antoine Roger |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Castel, Catherine Allamel-Raffin, Jean-Michel Bartoli | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Florent Champy, Philippe Le Moigne |
Mots clés
Résumé
Initiée dans les années 1960, la radiologie interventionnelle comprend les actes médicaux invasifs ayant pour but le traitement ou le diagnostic d’une pathologie réalisés sous guidage ou sous contrôle d’un moyen d’imagerie. L’enjeu de la thèse est de développer l’analyse sociohistorique de l’émergence d’une spécialité médicale – la radiologie interventionnelle – et d’en étudier les stratégies de légitimation. Trois axes d’investigation interdépendants sont plus particulièrement privilégiés. Le premier d’entre eux vise à comprendre comment est née cette pratique médicale en établissant l’archéologie des innovations dont elle résulte. Dans le deuxième, il s’agit d’analyser les stratégies de valorisation et les modes de faire-valoir de la radiologie interventionnelle. Les velléités d’autonomisation des radiologues interventionnels les ont ainsi conduits à mobiliser différents registres de légitimité (légitimité scientifique, légitimité professionnelle dans le champ médical, légitimité régulatoire). Le troisième axe permet quant à lui la prise en compte de la question de la démarcation sociale et des frontières. Étant porteuse d’une transgression de la dichotomie établie entre sphères diagnostique et thérapeutique, la radiologie interventionnelle a de fait entraîné une reconfiguration des relations entre spécialités. L’investigation s’appuie sur une méthodologie plurielle combinant entretiens semidirectifs, observations in situ (bloc opératoire, scanner, réunions de concertation pluridisciplinaire, consultations) et exploitation de données scientométriques. Une mise en perspective internationale avec la situation canadienne permet d’étudier l’impact des contextes nationaux sur la diffusion et la reconnaissance de la radiologie interventionnelle.