Thèse soutenue

"Si tu meurs, je te tue". Temps, absence et mémoire

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Auteur / Autrice : Judith Avenel
Direction : Hélène Sorbé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Arts (Histoire, Théorie, Pratique)
Date : Soutenance le 18/11/2017
Etablissement(s) : Bordeaux 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cultures, Littératures, Arts, Représentations, Esthétiques (Pessac, Gironde)
Jury : Président / Présidente : Sabine Forero-Mendoza
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Sorbé, François-René Martin, Paul Ardenne, Ashok Adiceam
Rapporteurs / Rapporteuses : Sabine Forero-Mendoza, François-René Martin

Mots clés

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Résumé

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Le fragment du corps moulé, le corps qui s’effondre, réduit à une dépouille, la figure qui tend à s’effacer, se regardent comme les bribes d’une mémoire où coexiste un double mouvement : le contact et la séparation, la présence et l’écart. L’empreinte du corps en creux, signale que rien ne sera plus jamais comme avant. Le moulage dit ce qui est. Il dit le « mort » par son empreinte vivante : ce que j’ai moulé, photographié cet « incomparable air de vie » a disparu. Irrémédiablement. Pièces à conviction qui calment la perte, les fragments, le travail parfois sériel conspirent contre l’oubli, attestent d’un passage et d’une présence dont je refuse qu’ils passent, s’effacent. La séparation définitive est insupportable. C’est dans la présence de la figure déposée, devenu fragment de mémoire et dans son absence que se dialectise alors l’inacceptable et devient possible son acceptation. L’impossibilité de ralentir le cycle du temps impose toujours le sentiment d’une urgence. Mon travail est résistance. Il pose un regard mélancolique sur les choses qui changent, passent, nous échappent. Rien ne s’arrête, rien n’est défini de façon satisfaisante. C’est une réalité qui se fait à travers celle qui se défait. Une avancée se noue sur ce qui s’use ou se troue. Faire contrepoids à cette ombre omniprésente. Choisir dans les différentes ouvertures possibles, à travers le cortège des images, des figures, des choses obsédantes et trouver, provisoire, fragile et lacunaire, une réponse.