Écoute, mémoire, durée dans les œuvres de Vladimir Jankélévitch, Jean Améry, Paul Celan et Jorge Semprún : Acousmatique de la souffrance, du totalitarisme et de l’anéantissement
Auteur / Autrice : | Marc Benveniste |
Direction : | Patrick Quillier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature Générale et Comparée |
Date : | Soutenance le 21/12/2017 |
Etablissement(s) : | Université Côte d'Azur (ComUE) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sociétés, humanités, arts et lettres (Nice ; 2016-....) |
Partenaire(s) de recherche : | établissement de préparation : Université de Nice (1965-2019) |
Laboratoire : Centre transdisciplinaire d’épistémologie de la littérature et des arts vivants (Nice ; 2012-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Carine Trévisan |
Examinateurs / Examinatrices : Carine Trévisan, Françoise Salvan-Renucci, Alexis Nuselovici, Jean-Jacques Wunenburger | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Salvan-Renucci |
Mots clés
Résumé
Le totalitarisme nazi, la souffrance, la mort de masse et d’êtres chers constituent des formes d’anéantissement présentes dans les parcours de Vladimir Jankélévitch, Jean Améry, Paul Celan et Jorge Semprun. Rescapés de la Seconde Guerre mondiale, ils ont subi, à des degrés divers, et dans des circonstances différentes, les épreuves de l’exil et des camps. Leurs expériences respectives de la Résistance, de la déportation, de la torture, de la tentation du suicide ouvrent à des écrits et des réflexions majeurs. La mémoire et la voix y sont convoquées afin de s’opposer au totalitarisme et à ses conséquences : la souffrance, le risque de la prescription conduisant à celui de l’oubli, et le caractère irréversible de la torture. Tandis que le bourreau a pour objectif de nier l’humanité de chaque supplicié, le rôle de la voix et de l’écoute sont déterminants. L’opéra Tosca illustre cette tension. La douleur confère à l’instant et à l’ipséité de chaque supplicié une expérience strictement individuelle qui peut néanmoins être décrite : l’invivable n’est pas nécessairement indicible.Voix et mémoire s’inscrivent dans l’inachevé. L’ascension, dans le quasi-silence désespérant des années trente, et le triomphe temporaire du nazisme, que la propagande radiophonique assure pour partie, puis sa défaite complète appellent la transformation dans la durée de l’Allemagne. Concomitamment, les évolutions musicales marquent des formes de refus de la répétition pour échapper à l’aliénation.Le cri possède pour fonction d’alerter. Mais de la mémoire de la Shoah au suicide, l’appel insurmontable de l’anéantissement conduit à revivre une violence que le poème et la musique tentent de surmonter.