Thèse soutenue

L'interaction corporelle, une sémiotricité de la communication motrice : analyse de trois contextes praxiques en volleyball

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Auteur / Autrice : Neila Ghannouchi Ben Salem
Direction : Éric DugasAli Elloumi
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du mouvement humain
Date : Soutenance le 28/09/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain (Orsay, Essonne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université Paris Descartes (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Luc Collard
Examinateurs / Examinatrices : Éric Dugas, Ali Elloumi, Luc Collard, Gilles Ferréol, Omar Zanna, Zhaïra Ben Chaâbane-Abdennadher
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Ferréol, Omar Zanna

Mots clés

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Résumé

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La présente recherche traite des mécanismes de communication de type praxique qui sont au cœur des interactions ludomotrices qui se nouent au sein de la pratique du volleyball. Cette perspective de recherche offre la possibilité de mieux appréhender et comprendre les conduites motrices des joueurs qui se façonnent dans un réseau sociomoteur s’articulant autour de rapports de coopération et d’opposition. De là, il nous a semblé intéressant d’étudier le contenu du volleyball qui se pratique aussi bien dans le milieu professionnel qu’à l’école. Le réseau de communication mixte de ce sport est bâti sur la trame de comportements moteurs observables des pratiquants dont l’aisance et l’efficacité motrices espérées s’acquièrent au fil des séances d’entraînements conduits par les entraîneurs/enseignants. Dans ce contexte, l’approche techniciste et classique du Volleyball est-elle privilégiée à l’approche « sémiotrice » fondée sur la lecture des conduites motrices des pratiquants et sur la communication praxique ? La recherche de l’efficacité en situation de match accentue-t-elle cette tendance auprès des éducateurs et des joueurs sur le plan de leurs représentations ? Pour répondre à ces interrogations et mettre en évidence ce réseau subtil d’interactions motrices, nous avons analysé des matchs chez trois populations issues du sport de haut niveau, d’association sportive scolaire et en éducation physique à l’école. Ces observations ont été croisées avec des entretiens semi-directifs réalisés auprès des joueurs et des éducateurs et avec un questionnaire reposant sur la procédure de Condorcet. Les résultats ont révélé d’une part qu’au sein du sport de haut niveau les rapports d’interactions motrices des joueurs se fondent sur des réseaux de communications praxiques plus riches qu’au sein du volleyball scolaire et associatif, mettant en valeur des rapports d’opposition et de coopération autour de sous-rôles sociomoteurs variés et privilégiés. D’autre part, le niveau de pratique à l’échelle scolaire, observé dans le contenu des séances menées par les enseignants, privilégie l’aspect technique et physique du volleyball. Par ailleurs, on relève des distinctions quant aux représentations des pratiquants et de la part de leurs entraîneurs et ce, dans les trois populations comparées : pour les pratiquants, l’intérêt porte principalement sur les aspects techniques, tactiques et physiques. Quant aux entraîneurs, outre les aspects techniques et tactiques, l’organisation et la planification de l’entraînement sont valorisés pour atteindre les objectifs visés. La sportivisation des pratiques telles que le préconisent depuis longtemps les finalités éducatives des instructions officielles (1990) en Tunisie, et observées ici, ne facilite pas la mise en œuvre pédagogique et didactique du volleyball dans une perspective sémiotrice. La référence sportive fondée sur des habiletés motrices (techniques corporelles) du volleyball ne fait qu’entraver la réussite des échanges praxiques entre les élèves. Nous nous proposons ainsi de construire une approche originale de l’enseignement du volleyball scolaire sous l’angle d’un apprentissage fondé principalement sur la sémiotricité.