Thèse soutenue

Les mythes nationaux dans les discours présidentiels américains post-guerre froide de George H. Bush à Barack Obama
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Auteur / Autrice : Jérôme Viala-Gaudefroy
Direction : Jean-Michel Lacroix
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 28/11/2016
Etablissement(s) : Sorbonne Paris Cité
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : établissement de préparation : Université de la Sorbonne Nouvelle (Paris ; 1970-....)
Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris)
Jury : Président / Présidente : Martine Azuelos
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Michel Lacroix, Martine Azuelos, Mokhtar Ben Barka, Françoise Hélène Coste, Hélène Harter

Résumé

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Une nation est toujours fondée sur des mythes. Aux États-Unis, le président est le « conteur-en-chef » de ces récits sacrés qui ont pour fonction de donner du sens à l’existence de la communauté nationale. Cette thèse propose d’examiner dans quelle mesure la rupture dans l’imaginaire collectif que représente la fin de la guerre froide a engendré une nouvelle rhétorique de la mythologie nationale dans les discours présidentiels. Pour cela, nous nous appuierons sur l’étude de métaphores qui, comme l’ont démontré l’analyse critique du discours et la linguistique cognitive, nous informe sur les croyances collectives d’une société. Dans une première partie, nous nous focaliserons sur les mythes de la vertu et du bien, plus particulièrement sur le langage religieux qui s’est développé dans la période post-guerre froide, et sur la valeur de liberté qui demeure fondatrice de l’identité américaine, mais dont la définition évolue et souligne davantage le libre arbitre de l’individu par opposition au destin manifeste collectif fondé sur la prédestination calviniste. Ces mythes de vertu servent de justification morale à une rhétorique de la puissance et de la force qui fera l’objet de notre analyse dans notre seconde partie. Nous montrerons combien la permanence du récit de guerre et les nombreuses métaphores guerrières rendent compte d’un système de représentation du monde qui donne une signification mythique à la violence. Enfin, dans une troisième partie, nous verrons que seul le récit héroïque illustre l’alliance de la puissance et de la vertu et constitue finalement la trame narrative essentielle du mythe national de l’ère post-guerre froide. Nous conclurons sur la proposition que, si la fin de la guerre froide a favorisé le développement du mythe héroïque dans les discours présidentiels, celui-ci est enraciné dans la rhétorique de Ronald Reagan qui représente le point de rupture le plus significatif dans la production de la mythologie nationale récente ainsi que le point de départ de tout un cycle idéologique et politique.