Thèse soutenue

Les expériences alimentaires des temps du cancer

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Auteur / Autrice : Marine Fontas
Direction : Jean-Pierre Poulain
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociologie
Date : Soutenance le 29/09/2016
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'étude et de recherche Travail, organisation, pouvoir (Toulouse ; 1994-....)
Jury : Président / Présidente : Sylvie Fainzang
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Pierre Poulain, Patrice Cohen, Jean-Pierre Corbeau, Julien Mazières
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrice Cohen, Jean-Pierre Corbeau

Résumé

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A l’intersection de la socio-anthropologie de l’alimentation et de la santé et s’inscrivant directement dans les réflexions entreprises par le monde biomédical sur la perte de poids des malades, cette thèse expose la réorganisation du rapport à l’alimentation des personnes atteintes d’un cancer bronchique et traitées par chimiothérapie. En s’intéressant à l’expertise même des malades, elle rend compte des stratégies d’adaptations alimentaires mises en place par ces derniers et/ou par leurs proches, pour pallier les perturbations alimentaires chimio-induites. La méthodologie de recherche employée s’appuie sur deux enquêtes longitudinales : une par entretiens semi-directifs et une par questionnaires, réalisées auprès des malades, au cours desquelles des observations de la prise en charge médicale et paramédicale des malades en cancérologie ont été menées.Alors que tant le monde biomédical que le monde profane n’identifient pas l’alimentation comme une causalité supposée des cancers bronchiques, cette thèse défend son inscription dans le modèle thérapeutique des malades. Pour ce faire, la thèse rend tout d’abord compte du contexte informationnel relatif à l’alimentation et au cancer, s’étirant de l’espace du préventif à l’espace du thérapeutique, et relevant de formes de légitimités académiques et non académiques. Puis, en détaillant minutieusement la trajectoire alimentaire des mangeurs-malades dès lors du diagnostic, elle définit un vécu alimentaire marqué par des situations de confort et d’inconfort à s’alimenter. Enfin, elle s’intéresse au soutien alimentaire matériel et émotionnel apporté par les proches. Ces trois entrées rendent compte de formes de stratégies d’adaptation alimentaires d’ordres nutritionnel, sensoriel et organisationnel s’inscrivant dans une dynamique d’autorégulation constante aux perturbations alimentaires chimio-induites qui retrace les expériences alimentaires des mangeurs-malades.