Thèse soutenue

Incidence et rémission de l’incontinence urinaire des femmes entre 45 et 60 ans.

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Auteur / Autrice : Guillaume Legendre
Direction : Virginie RingaXavier Fritel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Santé publique - épidémiologie
Date : Soutenance le 08/12/2016
Etablissement(s) : Université Paris-Saclay (ComUE)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Santé Publique (Le Kremlin-Bicêtre, Val-de-Marne ; 2015-...)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations (Villejuif, Val-de-Marne ; 2010-....)
établissement opérateur d'inscription : Université Paris-Sud (1970-2019)
Jury : Président / Présidente : Michel Cosson
Examinateurs / Examinatrices : Virginie Ringa, Xavier Fritel, Michel Cosson, Lydia Baud, Renaud de Tayrac, Brigitte Fatton, Patrick Rozenberg
Rapporteurs / Rapporteuses : Lydia Baud, Renaud de Tayrac

Résumé

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Objectif : L’objectif principal de ce travail était d’évaluer les facteurs de risque d’incidence et de rémission de l’incontinence urinaire (IU) au sein d’une cohorte de femmes de la cinquantaine en prenant en compte le type d’IU (Incontinence urinaire d’effort - IUE -, Incontinence par argenture - IUU- et Incontinence urinaire mixte – IUM) et la gravité des symptômes.Matériel et Méthodes : Les données sont issues des questionnaires de l’enquête « les femmes et leur santé », des questionnaires annuels de la cohorte GAZEL et du questionnaire spécifique « les troubles urinaires » posé en 2000 et 2008. Un modèle de Cox a été utilisé entre 1990 et 2008 à partir des données de la question « Avez-vous des difficultés à retenir vos urines ? ». Des modèles de régression logistiques ont été utilisés entre 2000 et 2008 à partir de la question validée de l’IU « Au cours des 12 derniers mois, vous est-il arrivé d’avoir des fuites involontaires d’urine ? ».Résultats : Au sein de notre population, le taux annuel d’incidence de l’IU est de 5,5 % et le taux annuel de rémission est de 6,2 %, confirmant que l’IU est un phénomène dynamique avec des périodes possibles d’aggravation et d’amélioration partielle ou totale. Ces taux sont variables avec le type d’IU : entre 2000 et 2008, les taux d’incidence étaient respectivement de 14,9 % pour l’IUE, de 3,2 % pour l’IUU et de 3.1% pour l’IUM. L’IUE est le type le plus enclin à connaître une rémission de l’IU en comparaison à l’IUU et l’IUM. Les facteurs associés à l’apparition d’une IU sont des facteurs sociaux (le niveau d’études élevé), obstétricaux (la parité), hormonaux (la ménopause), et en rapport avec l’état de santé, physique ou mentale (la prise de poids, l’apparition de symptômes dépressifs, la dégradation de la qualité de vie - dans les dimensions tonus et isolement social du score NHP). La rémission complète est d’autant moins fréquente que les femmes vieillissent et qu’elles prennent du poids. Pour chaque type d’IU, l’influence des facteurs de risque semble différente. Ainsi, le niveau d’étude (être titulaire du baccalauréat), l’IMC (à l’inclusion, et au cours du suivi) et un syndrome dépressif à l’inclusion sont associés à l’apparition d’une IUE. Un antécédent de prise en charge chirurgicale de l’IU est associé à l’apparition d’une IUU et d’une IUM. La correction chirurgicale de l’IU pendant le suivi est, comme attendu, associée à une rémission des symptômes d’IUE, mais en revanche la rééducation périnéale et un antécédent d’accouchement par voie vaginale, sont associés à une persistance des symptômes d’IUE. L’accouchement par voie vaginale était également associé à la persistance de l’IUM. L’IUU et l’IUM sont les types d’IU les plus graves à l’inclusion. De plus, l’aggravation est plus marquée en cas d’IUU ou d’IUM que d’IUE. Hormis le type, les facteurs associés à une aggravation des symptômes sont une operation pour une IU (à l’inclusion) et l’apparition d’un syndrome dépressif. L’aggravation des symptômes est négativement associée à la consommation d’alcool à l’inclusion et une chirurgie de l’incontinence pendant la période d’étude. Le rôle des facteurs sociaux, comme l’obtention du baccalauréat par exemple, est associé à l’apparition d’un IU légère, alors que des facteurs obstétricaux comme un antécédent d’accouchement par voie basse est associé à une apparition de l’IU grave.Conclusion : L’IU est un phénomène dynamique avec des périodes possibles d’aggravation et d’amélioration partielle ou totale. L’analyse des facteurs de risque associés à l’IU doit intégrer une différentiation du type et de la gravité. Les données concernant l’épidémiologie de l’IU chez les femmes entre 45 et 60 ans sont encore trop peu nombreuses. D'autres enquêtes longitudinales incluant un nombre plus important de femmes sont essentielles afin de confirmer nos résultats et mieux conseiller les femmes en présentant les symptômes.