Thèse soutenue

Errance identitaire, errance scripturale : Patrick Modiano, W. G. Sebald, Fred Wander et la littérature de l'après

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Auteur / Autrice : Aurélie Julien
Direction : Francine Maier-Schaeffer
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Etudes germaniques
Date : Soutenance le 12/12/2016
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016)
COMUE : Université Bretagne Loire (2016-2019)
Laboratoire : Équipes de Recherches Interlangues : Mémoires, Identités, Territoires
Jury : Président / Présidente : Marie-Hélène Quéval
Examinateurs / Examinatrices : Raphaëlle Guidée
Rapporteurs / Rapporteuses : Bruno Blanckeman, Nicole Pelletier

Résumé

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Le Français Patrick Modiano (1945-), l’Allemand W.G. Sebald (1944-2001) et l’Autrichien Fred Wander (1917-2006) : trois écrivains de l’errance, affectés par l’absence des témoins, la disparition des traces et les lacunes du passé au sortir de la Seconde Guerre mondiale. Leurs oeuvres sont hantées par les blancs de la mémoire et les brisures identitaires : exilés contraints de quitter leur Heimat afin d’êtres sauvés du nazisme, ou bien exilés volontaires lorsqu’ils entreprennent des voyages identitaires, les personnages des trois auteurs sont construits de ruines, de pièces manquantes. Les trous de mémoire, les failles de l’être, les incertitudes et les dialogues avec le hors-texte (l’espace extérieur, l’Histoire passée, la mémoire de chacun, le lecteur, les oeuvres antérieures) constituent la matière même de l’écriture. Errant entre fiction et réalité, oscillant entre roman, (auto)biographie, roman de formation, rapport d’enquête et mémoires, Voyage de noces et Dora Bruder de Modiano, Les Émigrants et Austerlitz de Sebald, Hôtel Baalbek et Das gute Leben de Wander sont des récits hybrides qui entremêlent les voix, brouillent les pistes, rassemblent mémoire collective, individuelle et culturelle et semblent laisser le sens des textes (en termes de direction, voire de fin, et de signification) et leur transmission en suspens. L’errance investit dès lors l’identité et la mémoire des textes eux-mêmes et renouvelle la question de la tâche dulecteur après 1945.