Thèse soutenue

L'acquisition de compétences technologiques par les grandes entreprises industrielles chinoises : entre rattrapage et investissement des technologies émergentes

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Auteur / Autrice : Marina Oulion
Direction : Philippe Larédo
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de Gestion
Date : Soutenance le 12/12/2016
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Organisations, marchés, institutions (Créteil ; 2010-)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Interdisciplinaire Sciences Innovations Sociétés (Champs sur Marne ; 2015-....) - Laboratoire Interdisciplinaire Sciences- Innovations- Société / LISIS
Jury : Président / Présidente : Bernard Kahane
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Larédo, Patrick Llerena, Joël Ruet
Rapporteurs / Rapporteuses : Rigas Arvanitis, Mireille Matt

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Parmi les 500 plus grandes entreprises mondiales, une sur cinq est chinoise. En 2014, 94 entreprises chinoises figuraient parmi les leaders mondiaux en R&D. La Chine est, depuis 2016, le premier acquéreur d’entreprises étrangères et vise désormais des entreprises de haute-technologie.Ces éléments nous questionnent sur le positionnement technologique des entreprises chinoises. Penser ce thème nous oblige à revenir sur leurs conditions d’émergence. A la lecture du modèle dominant du rattrapage technologique (Kim, 1997), la Chine est passée par trois grandes phases: une période d’acquisition des technologies étrangères suite à l’ouverture du pays en 1978, une période d’assimilation des technologies et d’assemblage et manufacture de produits de plus en plus complexes, et une période d’intégration qui leur permet de faire de nouvelles propositions de produits grâce à la reconfiguration et amélioration des technologies existantes.L’hypothèse qui guide notre recherche est que les entreprises sont désormais dans la dernière phase du rattrapage et sont entrées dans une période de transition vers le leadership technologique. Cela nous amène à poser deux questions. A quoi fait-on référence lorsqu’on parle d’innovation en Chine aujourd’hui ? Ce thème renvoie de manière plus globale à celui de l’innovation par les pays émergents. Quel chemin reste-t-il à parcourir pour atteindre la frontière technologique ?Nous observons cette transition dans la manière dont les grandes entreprises chinoises s’engagent dans la recherche. L’intégration des technologies émergentes au sein de leurs stratégies de recherche reflète des dynamiques d’apprentissage qui, si elles ne sont pas encore visibles sur le marché, indiquent une dynamique de transition. Nos résultats montrent que la tendance est significative, la moitié des grandes entreprises (48%) s’engage en nanotechnologie. Cela reflète l’arrivée à la frontière technologique des entreprises chinoises, ce qui, nous le soulignons, n’implique pas nécessairement le passage à la frontière sur d’autres dimensions, notamment organisationnelles. Nous montrons également que les trajectoires d’engagement dans la recherche sont variées. Si une partie des entreprises s’engagent dans la recherche sur la base d’un modèle similaire à celui des entreprises américaines ou européennes, d’autres dynamiques sont également à l’œuvre, qui traduisent notamment un héritage historique et une inscription dans le territoire.Pour obtenir ces résultats, nous avons construit une base de données exclusive de 325 larges entreprises industrielles, et observé leur prise de brevets en nanotechnologie, directement ou via leurs filiales, sur la base de sources en anglais et en chinois.