Thèse soutenue

Le dialogue éducatif des Lumières : innovations, permanences et fantasmes (1754-1804)

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Jeanne Chiron
Direction : Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langue et Littérature Françaises
Date : Soutenance le 02/07/2016
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres, Idées, Savoirs (Créteil) - Lettres Idées Savoirs / LIS
Jury : Président / Présidente : Jean-Pascal Noël
Examinateurs / Examinatrices : Pierre Kahn
Rapporteurs / Rapporteuses : Christophe Martin, Catriona Seth

Mots clés

FR  |  
EN

Mots clés contrôlés

Résumé

FR  |  
EN

La forme dialoguée a fait l’objet de réactualisations philosophiques et littéraires diverses au fil des siècles. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, elle est réinvestie comme vecteur d’une nouvelle méthode éducative, qui affiche une conception renouvelée de l’enfant comme être singulier auquel il faut adapter la parole et les enseignements, afin de démontrer, par la « pratique », ce qu’est une éducation réussie. Prenant en compte la nature, l’âge et le caractère de l’enfant, ces mises en scène pédagogiques ont pour objectif de créer des modèles pour une éducation idéale, à la fois générale et raisonnée.Jouant sur la séduction d’une forme littéraire à la fois « totale », « nouvelle » et « naturelle », de nombreux auteurs recourent au dialogue pour présenter en détail des échanges éducatifs suivis : le dialogue permet en effet d’intégrer de nouvelles données dans l’éducation des enfants, par l’évocation vivante de la relation éducative, une temporalité enrichie et l’introduction d’éléments de réflexivité sur la pratique présentée. Les premières cibles de ces projets de rénovation éducative sont les jeunes filles, auxquelles sont dédiés des fictions spécifiques proposant une éducation domestique souvent ambitieuse.Situé au carrefour de deux questions cruciales, celle de la rénovation éducative du temps des Lumières, et celle de la constitution d’un champ littéraire – la littérature pour enfants, encore en gestation –, le dialogue éducatif de cette période se comprend mieux si l’on tient compte des stratégies rhétoriques et éditoriales de ses promoteurs. Celles-ci permettent de mieux percevoir et mesurer les ambitions et les résistances éducatives de cette période. L’illusion mimétique et pratique sur laquelle repose le dialogue éducatif donne accès à ce qui fait la doxa éducative des Lumières, prise entre pesanteurs, prétentions à la nouveauté et innovations effectives.