Thèse soutenue

Potentiel fonctionnel des outils bifaciaux au Pléistocène moyen en contexte méditerranéen. Analyse de la structure et des macro-traces des outils bifaciaux de la Caune de l’Arago, Terra Amata, Orgnac 3 et du Lazaret.

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Auteur / Autrice : Cyril Viallet
Direction : Sophie GrégoireRobert Sala i Ramos
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Préhistoire
Date : Soutenance le 24/10/2016
Etablissement(s) : Perpignan en cotutelle avec Universitat Rovira i Virgili (Tarragone, Espagne)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire naturelle de l'homme préhistorique (Paris ; Perpignan ; Tautavel, Pyrénées-Orientales)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Hubert Forestier, Agnès Lamotte, Éric Boëda, Laurence Bourguignon
Rapporteurs / Rapporteuses : Hubert Forestier, Agnès Lamotte

Résumé

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Les différentes et nombreuses études menées sur le biface depuis le XIXème siècle, révèlent une multiplicité de fonctions potentielles, donnant l’image d’un outil polyfonctionnel. Néanmoins, cette vision est biaisée et découle de l’absence de corrélation entre les données issues des analyses fonctionnelles et la classification typologique en vigueur. Ainsi l’objectif de ce travail est de constituer des groupes d’outils bifaciaux aux potentiels fonctionnels communs et de les rattacher, quand cela est possible, à un mode d’action spécifique. Pour cela, ce travail se propose de corréler les données productionnelles et fonctionnelles par le biais d’une analyse structurelle, expérimentale et tracéologique. Cette dernière a été effectuée aux dépens de 5 séries de bifaces provenant de 4 sites du Sud-Est de la France, datés du Pléistocène moyen. Les résultats obtenus permettent de mettre en évidence neuf groupes de bifaces avec des potentialités fonctionnelles spécifiques. Parmi ces groupes, trois sont corrélés à des fonctionnements eux-mêmes particuliers. Ainsi, pour les sites étudiés, le terme de biface recouvre a minima trois types d’outils : des outils de coupes rentrantes caractérisés par un tranchant d’angle aigu sur un bord en association avec la pointe ; des outils de coupe en percussion lancée caractérisés par un tranchant transversal sur un support avec une base corticale épaisse ; et des outils portant des traces de percussion sur une pointe robuste associée à une base épaisse et corticale, potentiellement destinés à fouir/creuser. Il apparaît ainsi que, dans le Sud-Est de la France au Pléistocène moyen, le biface n’est pas un outil polyfonctionnel. Le terme recouvre ici plusieurs groupes d’outils bifaciaux aux potentialités fonctionnelles diverses. Deux fonctionnements principaux - translation longitudinale et percussion lancée indirecte - sont associés à des outils bifaciaux présentant des morphologies spécifiques. Il est possible d’observer un usage du façonnage bifacial différent en fonction des gisements. Les différents outils bifaciaux ne sont pas tous représentés de la même manière, reflétant des contraintes extrinsèques ou intrinsèques et ajoutant de la variabilité à la définition de l’Acheuléen.