Thèse soutenue

Les voyelles orales à double timbre dans le parler de la haute bourgeoisie parisienne : analyse acoustique et diachronique

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Auteur / Autrice : Kathrine Asla Østby
Direction : Bernard LaksChantal S. Lyche
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 27/05/2016
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Universitetet i Oslo
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : François Gadet
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Laks, Chantal S. Lyche, François Gadet, Hans Petter Helland, David Hornsby
Rapporteurs / Rapporteuses : Hans Petter Helland, David Hornsby

Mots clés

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Résumé

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L’étude porte sur les voyelles orales à double timbre dans le français parisien contemporain. La littérature rapporte une simplification du système phonologique dû à la perte progressive des oppositions dans les paires /a, ɑ/, /e, ɛ/, /ø, œ/ et /o, ɔ/ (Armstrong 2001). Une analyse en temps apparent de nouvelles données phonologiques provenant de 12 locuteurs de la haute bourgeoisie parisienne, permet de tester si la même tendance se manifeste dans les usages d’un milieu socialement favorisé et clos, et ainsi reconnu comme linguistiquement conservateur (Labov 1972, Milroy & Milroy 1992). Les données ont été produites dans différents contextes, allant du très formel à l’informel, et ont été soumises à des analyses acoustiques. L’analyse révèle que la perte des opposition phonologiques affecte moins les pratiques linguistiques des 12 locuteurs que les pratiques d’autres populations. Cependant, le degré de conservatisme linguistique varie selon la variable vocalique : par exemple, pour la paire /o, ɔ/ les usages des 12 locuteurs sont très conservateurs, mais pour la paire /a, ɑ/ ils se conforment aux résultats des travaux antérieurs, l’opposition /a/-/ɑ/ ayant disparu en faveur d’une seule variante antérieure.Une seconde enquête sur les attitudes linguistiques des locuteurs révèle un état de sécurité linguistique très forte au sein de l’échantillon ; quant aux variables vocaliques, une opposition instable va de pair avec un indice d’insécurité linguistique (IIL, Labov 1966) relativement élevé, mais ne rend pas compte des usages individuelles, ce qui met en question l’interprétation traditionnelle du lien entre les pratiques et les attitudes linguistiques.