Genèse et élaboration d’une « civilisation morale » : influences de l’expérience de guerre sur la pensée de Georges Duhamel (1902-1946)
Auteur / Autrice : | Pauline Breton |
Direction : | Annette Becker, Laurence Campa |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 23/02/2016 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Histoire des arts et des représentations (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Pierre Schoentjes |
Examinateurs / Examinatrices : Annette Becker, Laurence Campa, Pierre Schoentjes, Anne Rasmussen, Carine Trévisan, Nicolas Beaupré | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Rasmussen, Carine Trévisan |
Mots clés
Résumé
Au carrefour de l’histoire et de la littérature, cette étude biographique consiste d’abord en un questionnement de la place de l’individu dans l’Histoire. À l’aide d’un corpus interdisciplinaire et d’une approche expérimentale de la génétique des textes, elle doit déterminer l’empreinte de la guerre sur la genèse et l’originalité de la position intellectuelle et philosophique de Georges Duhamel à l’égard de la « crise de civilisation », mise au jour par une réflexion sur les conséquences de la guerre. La démonstration vise à établir la corrélation entre sa philosophie morale, son engagement intellectuel et son expérience dans l’ « envers » de la guerre en tant que médecin. Après un état des lieux de la pensée de l’humaniste à la veille de la guerre, la reconstitution des multiples « colloques singuliers » développés par Georges Duhamel avec les soldats blessés livre la matrice des fondements de la « civilisation morale », progressivement élaborée au fil des récits de guerre. Reflet d’une âme individuelle et parcelle de la conscience collective, c’est selon cette double perspective que l’itinéraire de la « civilisation morale » est ensuite reconstitué de 1919 à 1939, du temps des mirages à l’épreuve des périls. Par des jeux d’échelle, l’évolution culturelle de la société et des consciences françaises de la Première à la Seconde Guerre mondiale se dévoile, ainsi que la permanence des enjeux éthiques et métaphysiques soulevés par la violence et la mort de masse du début de siècle. Enfin, le développement s’achève sur les significations et les implications de la Seconde Guerre mondiale sur la « civilisation morale » envisagée dans sa double dimension, métaphysique et culturelle.