Thèse soutenue

Conflit de cultures et mondialisation : l'outil romanesque negro-africain d'expression française.

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Auteur / Autrice : Mounirou Diallo
Direction : Bruno Cany
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie, epistemologie
Date : Soutenance le 25/05/2016
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pratiques et théories du sens (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 1992-....)
Jury : Président / Présidente : Jacques Poulain
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Cany, Fathi Triki
Rapporteurs / Rapporteuses : Xavier Garnier, Bonaventure Mve-Ondo

Résumé

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Dans ce travail, nous défendons une idée très féconde : le concept, qui est le « moteur » de l’abstraction philosophique, ne permet plus d’éclairer l’enjeu du débat philosophique en Afrique noire. Or cet enjeu, bien voilé par la platitude du concept philosophique, se joue dans ce que nous avons nommé « le phénomène de conflit de cultures ». Pour monter le bien-fondé de notre thèse, nous avons privilégié une méthode simple qui s’appuie sur deux romans négro-africains (L’aventure ambiguë de Cheikh H. Kane et Entre les eaux de V.Y. Mudimbe), afin d’éclairer le conflit de cultures en Afrique noire. On a pu montrer que le « conflit de cultures » était synonyme de « conflit intellectuel » pour le philosophe négro-africain. En analysant le discours du philosophe africain, dont le style refuse ratages et hésitations, il devenait clair qu’il fallait sortir de ce discours pour lui trouver un « dehors », capable de l’éclairer. Et les deux romans susmentionnés, que nous avons systématiquement analysés dans notre première partie, ont permis de déconstruire le discours du philosophe africain, et ont fini par nous faire voir les contradictions symboliques du « philosopher en Afrique noire ». La deuxième partie de cette thèse essaie de penser l’Africain à l’intérieur d’un monde qui apporte sans cesse la nouveauté. C’est, en un mot, inscrire le Négro-africain dans une histoire qui redonne à l’utopie positive (comme ce qui est de l’ordre du possible) tout son sens. Sous ce rapport, la pensée de la traversée de Bidima réintroduit, dans la pratique discursive en Afrique noire, la dimension du possible, qui refuse les assignations identitaires et les substantialismes béats : l’Afrique noire n’est pas un continent figé, elle est plutôt inscrite dans un temps qui apporte sans cesse la nouveauté.